Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov se rend au Proche Orient

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Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov commence sa première visite au Proche-Orient. On n'attend pas de sensations de cette visite. Il s'agira plutôt du sondage du terrain et de l'élaboration du plan de travail pour la période à venir.

Serguei Lavrov visitera l'Egypte, le Liban, Israël et la Syrie. Les pourparlers entre le président russe Vladimir Poutine et le roi de Jordanie Abdullah II ont eu lieu hier à Moscou. Le premier ministre palestinien Ahmad Qoreï y est attendu la semaine prochaine.

La visite du chef de la diplomatie russe et les pourparlers à Moscou ont lieu dans le contexte de la prise d'otages en Russie et en Irak, des actes terroristes en Russie et en Israël, de l'instabilité dans les territoires palestiniens. Naturellement, la lutte contre le terrorisme est le problème numéro un à l'ordre du jour. Les malheurs communs rapprochent et contribuent à la compréhension.

Il est à signaler que, pour la première fois depuis longtemps, en exprimant les condoléances à Israël à l'occasion du récent acte terroriste commis le 31 août 2004 à Ber Shewa, le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie n'a pas mentionné les actions violentes de l'armée israélienne. La phrase suivante qui était présente pratiquement dans tous les télégrammes de condoléances, par exemple, dans la déclaration faite le 15 mars 2004 après les actes terroristes à Ashdod, a disparu: "Les actes terroristes qui se poursuivent en Israël et les actions violentes sur les territoires palestiniens aggravent la situation de crise dans les rapports palestino-israéliens et conduisent le règlement dans une impasse". Le ton du télégramme a également visiblement changé.

Les sources diplomatiques israéliennes ont déclaré au commentateur de RIA-Novosti qu'elles expliquaient ces changements par les actes terroristes perpétrés en Russie, notamment par l'explosion de deux avions. Deux heures après la déclaration faite par le ministère russe des Affaires étrangères à Israël, une nouvelle explosion a retenti à Moscou.

Les Palestiniens ne doivent pas voir dans les changements survenus dans les déclarations russes un pas vers Israël. La diplomatie russe juge nécessaire de prendre en considération toutes les nuances du règlement proche-oriental. Ainsi, Moscou considère comme une erreur le refus des Israéliens de mener un dialogue avec le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat et son entourage, ainsi que la politique d'élargissement des implantations, de construction du mur de sécurité, etc. appliquée par Israël.

Les changements survenus dans les déclarations russes attestent que Moscou souligne le caractère international du terrorisme, bien que la situation en Irak, en Palestine et en Russie diffère du point de vue historique et politique. Mais ceux qui organisent les actes terroristes en Russie, en Israël, en Irak, aux Etats-Unis, en Espagne, en Arabe Saoudite et dans d'autres pays ne sont pas combattants pour l'indépendance des Tchétchènes, des Irakiens, des Palestiniens, etc. Ils ne font que mettre à profit les problèmes politiques qui existent dans tels ou tels pays. Il s'agit non pas des exécutants, mais de ceux qui commandent et organisent les actes terroristes. Derrière eux, il y a les mêmes gens, les mêmes organisations, le même réseau de recrutement et de financement. Moscou estime qu'il n'est possible de lutter contre le terrorisme qu'en conjuguant les efforts. La coalition antiterroriste doit inclure l'Ouest, l'Est, les pays arabes et Israël. Aucun but politique ne peut justifier les actes terroristes. Le ministre russe en parlera au cours de sa visite au Proche-Orient.

La coopération bilatérale entre la Russie et les pays de la région est un autre problème important. Il y a le désir de progresser dans ce domaine, mais il n'est pas toujours facile de le faire, surtout lorsqu'il s'agit des projets réels des hommes d'affaires.

L'Egypte est le premier point de la tournée du ministre russe. La coopération de la Russie avec ce pays arabe se développe le plus intensivement ces derniers temps. Il s'agit non seulement du domaine politique, mais aussi économique, ce qui est important. En mai dernier, au cours de la rencontre qui a eu lieu à Moscou entre les présidents de la Russie et de l'Egypte, les interlocuteurs ont posé l'objectif "d'atteindre le niveau de la coopération bilatérale qui existait au milieu des années 1960, à l'époque de la construction du barrage d'Assouan". Pour atteindre ces objectifs, estime Moscou, il est nécessaire, entre autres, d'intensifier l'échange de visites entre les deux parties. Après Serguei Lavrov, plusieurs autres hauts fonctionnaires russes prévoient de se rende au Caire avant la fin de cette année, ont fait savoir les sources diplomatiques à RIA-Novosti.

Il est significatif qu'un forum d'affaires russo-jordanien s'ouvrira à Moscou le jour du début de la visite de Serguei Lavrov au Proche-Orient. Au cours de cette visite, il est prévu d'examiner les perspectives de la coopération russo-jordanienne et russo-irakienne. Il convient de souligner que, dans les conditions actuelles d'instabilité en Irak, les hommes d'affaires russes continuent à entretenir des contacts avec ce pays, notamment par l'intermédiaire de la Jordanie où se trouvent les représentations de nombreuses compagnies irakiennes.

Le thème de la coopération commerciale et économique et du développement des contacts diplomatiques sera également présent aux pourparlers de Serguei Lavrov au Liban, en Syrie et en Israël. Il se peut que les résultats du voyage du ministre ne soient pas évidents d'emblée, mais il mettra l'accent sur l'intention de Moscou d'intensifier sa présence au Proche-Orient.

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