Revue de la presse russe du 3 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Les otages sont un millier et demi

Zalina Dzandarova, 27 ans, qui vient d'être relâchée par les terroristes qui ont envahi l'école de Beslan, a expliqué, dans une interview au quotidien "Kommersant" la situation qui règne dans les locaux de l'école.

Lorsque les plus petits élèves s'alignaient à 9 heures pour entrer dans la classe, des hommes armés en treillis et masqués ont surgi et commencé à tirer sur les gens et dans l'air. Aucun d'entre eux n'a dit qu'ils voulaient prendre des otages. Les enfants et les parents se sont sauvés dans les classes. Ensuite les terroristes ont annoncé que c'étaient des exercices et que tout le monde devait se rassembler dans la salle de gymnastique.

Pendant les premières minutes il y a eu beaucoup de blessés. Ceux qui sont restés étendus par terre dans la cour, ils les ont achevés. Ils ont abattu les hommes qui ont tenté d'opposer une résistance, une vingtaine de personnes au total. Ils ont emmené certains hors de la salle de gymnastique et les ont abattus dans les couloirs. Ils ont d'abord autorisé les élèves des clases supérieures à apporter de l'eau de la salle des douches qui est à côté, mais puis ils n'ont plus donné de l'eau à personne, pas même aux enfants.

Il y a au total un millier et demi d'otages. Les gens sont couchés les uns sur les autres. Ceux qui se sentaient très mal, ils les ont placés aux vestiaires. Ils ont obligé les hommes de briser les vitres parce que l'air dans la salle de gymnastique était irrespirable.

Il y avait une trentaine de terroristes. Tous sont des hommes. Il y avait au début deux femmes kamikazes mais elles se sont tuées mercredi dans un couloir avec plusieurs otages adultes. Aucun des terroristes n'enlève son masque. Ils gardent leur visage invisible. Ils disent qu'ils sont des Tchétchènes et qu'ils demandent le retrait des forces russes de Tchétchénie.

Rossiiskaïa gazeta

Des experts commentent les attentatsterroristes en Russie

Viachtcheslav Nikonov, directeur de la fondation "Politika", estime que seul le durcissement de la politique nationale peut être une réponse aux dernières actions des terroristes. Du point de vue de la législation, on peut attendre une augmentation du financement de l'activité judiciaire et des structures de force. En ce qui concerne le président, on peut attendre de lui des mesures de renforcement vertical des organes de l'ordre, a-t-il déclaré au quotidien "Rossiiskaïa gazeta".

Aujourd'hui, au moment d'une crise consécutive à la prise d'otages et d'une série d'attentats terroristes personne ne met accent sur le côté ethnique des conflits, se rendant compte qu'il s'agit du terrorisme international. De l'avis de Viachtcheslav Nikonov, les esprits xénophobes se multiplieront dans la société, ce qui est inévitable dans le contexte de n'importe quelle guerre terroriste.

D'une façon générale, la Russie a été la cible du plus grand nombre d'attentats qu'aucun autre pays du monde depuis ces dernières années. Pour faire face aux actions terroristes, l'Etat a besoin de services spéciaux normaux et démunis du nécessaire.

Serguéi Markov, directeur de l'Institut des études politiques, estime qu'il se produit un changement d'adversaire principal auquel la Russie fait face dans le Caucase. Tout récemment encore c'était le séparatisme tchétchène, mais il était évident qu'il était à bout de souffle, les attentats avortaient, les chefs de guerre se constituaient prisonniers. Mais tout à coup une série d'attaques a été lancée : la prise d'otages en Ossétie du Nord, l'agression terroriste en Ingouchie, la destruction de deux avions de ligne et l'explosion à l'entrée d'une station de métro de Moscou. Cela permet de conclure qu'une nouvelle force politique et militaire agit maintenant contre la Russie et qu'elle est beaucoup mieux approvisionnée en ressources et en finances que les séparatistes tchétchènes. Tout porte à penser que cette force est liée à l'internationale islamiste terroriste internationale.

Non seulement les services spéciaux mais toutes les institutions publiques et sociales russes doivent œuvrer en faveur de la sécurité. Par exemple, elles doivent prêter le maximum d'attention au problème du chômage au Caucase du Nord qui "pousse" des gens à remplir les rangs des commandos terroristes, estime Serguéi Markov.

Novyé Izvestia

IOUKOS fermée en douce

C'est seulement jeudi que les dirigeants de Ioukos ont été informés que le Tribunal Basmanny avait décidé mardi (le jour de l'explosion à l'entrée de la station de métro Rijskaïa, à Moscou) de bloquer les comptes des filiales du groupe pétrolier. L'opinion publique russe et mondiale est bouleversée par une reprise d'activités terroristes et la cessation éventuelle de son activité n'aura donc pas beaucoup de retentissement.

Ainsi que l'a expliqué au quotidien "Novyé Izvestia" un porte-parole du service de presse de la société pétrolière, le blocage des comptes paralysera la production parce qu'il prive Ioukos de la possibilité non seulement de régler les factures des clients et des fournisseurs, mais aussi de payer les salaires au personnel.

De l'avis d'un expert de la compagnie d'investissement "Prospekt", Dmitri Manguilev, le blocage des comptes signifie que toutes les recettes des entreprises filiales seront employées à amortir les dettes fiscales de la société mère.

Il était difficile de trouver un moment plus propice pour arrêter l'activité de Ioukos. La population bouleversée par le déchaînement du terrorisme n'a pas les temps de suivre les procès des oligarques.

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