Divergences entre le ministère des Finances et le ministère de l'Agriculture

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MOSCOU, 26 août - RIA Novosti. Le ministre des Finances de la Fédération de Russie, Alexeï Koudrine, reconnaît qu'il existe des divergences entre le ministère des Finances et le ministère de l'Agriculture. "Avec le ministre de l'Agriculture, nous avons certaines divergences concernant notamment la politique d'appui pratiquée par l'Etat à l'égard de l'agriculture", a avoué Alexeï Koudrine, en intervenant au cours d'une conférence de presse.

Et d'ajouter que, depuis ces quatre dernières années, le ministère des Finances a pratiquement pris l'initiative pour modifier le système de financement de l'agriculture.

Selon le ministre des Finances, lesdites divergences sont notamment liées au remplacement du système des crédits de faveur pour l'agriculture par des subsides budgétaires des taux de crédit. "Au cours de la première année, l'implantation de ce nouveau système s'est déroulée avec énormément de difficultés, mais, déjà depuis les trois dernières années, les agrariens viennent de plus en plus souvent nous remercier, car le système s'est mis, enfin, à fonctionner, comme il se doit", a fait remarquer Alexeï Koudrine.

"Nous débloquons à ces fins 3 à 4 milliards de roubles par an, alors que cela donne, chaque année, jusqu'à 60 milliards de roubles de crédits subventionnés", a noté le ministre.

En outre, a-t-il repris, lesdites divergences sont liées au système de leasing, à la restructuration de grosses dettes de l'agriculture et à l'introduction d'un seul impôt agricole.

Pour ce qui est d'Alexeï Koudrine lui-même, il a toujours été contre les taxes à l'exportation de céréales, alors que le ministre de l'Agriculture, Alexeï Gordeïev, y est plutôt favorable. "J'essaie de faire comprendre à Alexeï Gordeïev que, si les exportations ont, enfin, commencé, on ne doit certes en aucun cas punir ceux qui investissent dans l'agriculture et y gagnent, y compris sur les marchés extérieurs. Quoi qu'il en soit, tout porte à croire que le ministre de l'Agriculture a une autre logique que je n'arrive toujours pas à comprendre", a continué Alexeï Koudrine.

Somme toute, le ministre des Finances est persuadé que la Douma d'Etat (Chambre basse du Parlement russe) ne manquera pas d'adopter le projet de budget pour 2005 que le gouvernement a d'ores et déjà approuvé.

"Nous concertons toutes nos actions avec "Russie Unie", car c'est, effectivement, cette majorité sur laquelle nous nous appuyons, a souligné Alexeï Koudrine. C'est pourquoi quand le ministre de l'Agriculture intervient contre ce budget (de 2005), il ne doit sans doute pas parler au nom de "Russie Unie", mais définir plutôt sa propre prise de position concernant la politique de "Russie Unie".

A signaler que le ministre de l'Agriculture, Alexeï Gordeïev, est membre du Conseil supérieur du parti "Russie Unie".

Comme on a appris auparavant, le ministre de l'Agriculture, Alexeï Gordeïev, avait déclaré, en intervenant à une réunion du gouvernement fédéral, le 23 août dernier, qu'il n'appuyait pas le projet de budget pour 2005. "Je ne peux appuyer ce projet de budget ni dans ses grandes lignes ni dans ses détails. Je ne l'accepte tout simplement pas sur le plan idéologique", a-t-il indiqué notamment.

Cela dit, le ministre a précisé que, dans la plupart des Etats industrialisés, le rapport de l'appui de l'agriculture au niveau fédéral et au niveau régional est d'à peu près de 90% à 10% respectivement. Pourtant, en Russie, a fait remarquer Alexeï Gordeïev, cette proportion se résume comme suit: 80% - les régions, et seulement 20% - la Fédération de Russie. "En ce qui me concerne personnellement, je ne vois pas dans les régions de réserves pour épauler l'agriculture", a affirmé le ministre.

Alexeï Gordeïev est sûr et certain que le problème de la création d'une agriculture compétitive est celui du Centre fédéral.

Aussi, propose-t-il de réexaminer, à titre supplémentaire, toutes les questions relatives à la subvention des taux d'intérêt sur crédits, consentis aux producteurs agricoles. En outre, estime le ministre de l'Agriculture, un très grand rôle doit y revenir à la "Rosselkhozbank" qui doit se charger des fonctions essentielles pour promouvoir les programmes de coopération de crédits agricoles, ainsi qu'effectuer plus énergiquement des prêts sur gage et l'hypothèque des terres arables. Alexeï Gordeïev estime, en outre, que l'année 2005 sera tout à fait critique pour la fatigue et l'usure du matériel agricole ayant fait son temps.

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