Revue de la presse russe du 25 août

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Saakachvili accuse la Russie de s'ingérer militairement dans le conflit

Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a lancé hier contre Moscou son attaque la plus virulente de tout le temps de sa présidence, écrit le quotidien "Kommersant". Il a accusé la Russie de s'ingérer militairement dans le conflit qui persiste entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud. "Les forces qui ont attaqué nos positions étaient sans aucun doute russes", a-t-il déclaré en ajoutant que la Géorgie était "très proche" d'une guerre contre la Russie.

Cette perspective n'arrange pas Moscou qui, dans le passé également, n'a cessé de couper court aux tentatives de Tbilissi de faire dégénérer le conflit géorgien et ossète en un face-à-face entre la Russie et la Géorgie. Le commandant de la Force de paix mixte dans la zone du conflit, le général Sviatoslav Nabzdorov, a rejeté l'accusation d'avoir attaqué les villages géorgiens en Ossétie du Sud comme dénuée de tout fondement. "Il semble que les autorités de Tbilissi ne trouvent plus suffisant de chercher une troisième force, et les voilà qui en cherchent une quatrième, une cinquième", a-t-il dit.

La déclaration de Saakachvili a fait l'objet, hier, d'un entretien, à Sotchi, entre le président Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Serguéi Lavrov, selon une source proche du Kremlin qui a donné à comprendre que Moscou ne laisserait pas la déclaration du président géorgienne sans suite.

Le but de cette attaque de Tbilissi est simple : effrayer le monde par une nouvelle guerre en Transcaucasie pour faire internationaliser le conflit avec l'Ossétie du Sud, conclut le journal.

Vrémia novostéi

La Russie propose de restructurer l'OCSE

Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguéi Lavrov, a informé le président Vladimir Poutine de la préparation d'un "appel des pays intéressés à l'OCSE".

Cette action doit aboutir à des "changements constructifs"susceptibles d'améliorer l'efficacité du travail de cette organisation, a-t-il dit. Le problème d'une réforme de l'OCSE sera l'un des sujets à l'ordre du jour de la rencontre des leaders russe, français et allemand qui se réuniront fin août dans la résidence de Vladimir Poutine à Sotchi.

Les "pays intéressés" au nom desquels parlait le chef de la diplomatie russe sont neuf des onze pays de la CEI (Russie, Biélorussie, Ukraine, Arménie, Kazakhstan, Kirghizie, Tadjikistan, Turkménie, Ouzbékistan), explique le quotidien "Vrémia novostéi". Seuls la Géorgie, l'Azerbaïdjan et la Moldavie n'ont pas adhéré à la déclaration adoptée le 3 août (au cours d'un sommet informel de la Communauté à Moscou) dans laquelle l'OCSE a été inopinément critiquée de façon virulente pour "son incapacité à s'adapter aux impératifs du monde en changement et à assurer un règlement efficace des problèmes de la sécurité et de la coopération dans l'espace euratlantique".

Même si Jacques Chirac et Gerhard Schröder acceptent, à Sotchi, les arguments de Vladimir Poutine sur la nécessité d'une réforme de l'OCSE, ce processus prendra beaucoup de temps. Cette organisation hypertrophiée qui compte 55 membres et qui adoptent ses décisions par consensus est incapable de subir des changements rapides.

Novyé Izvestia

La Russie a-t-elle besoin du rouble convertible ?

D'ici décembre le ministére des Finances, le ministère du Développement économique et du Commerce et la Banque de Russie doivent préparer, à la demande du gouvernement, un rapport sur la réalisation des mesures décidées pour obtenir la convertibilité absolue du rouble. Voir la monnaie russe au même rang que les devises librement convertibles est prestigieux mais, de l'avis des experts, n'est pas rentable du point de vue économique, soutien le quotidien "Novyé Izvestia".

Il y a toujours en Russie beaucoup d'entreprises qui ont besoin de technologies nouvelles et d'un rééquipement total. Le débat entamé par lesautorités russes sur la prochaine convertibilité du rouble a pour but, de l'avis des experts interrogés par le journal, d'attirer l'attention des investisseurs étrangers sur le problème de la modernisation des entreprises russes.

"Les étrangers achèteraient volontiers aujourd'hui des actifs de certaines entreprises. Mais ils n'ont pas de confiance dans la situation politique et économique dans le pays et préfèrent avoir affaire à des entreprises qui marchent normalement plutôt qu'aux industries déficitaires", explique l'expert de la société de gestion "Prospekt" Igor Lavouchtchenko. Par contre, le rouble convertible est attendu impatiemment par les spéculateurs du marché des valeurs pour jouer sur les cotes croissantes des titres russes, affirme-t-il avec certitude.

De l'avis du directeur de la faculté bancaire de l'Ecole économique supérieure, Vassili Solodkov, le rouble convertible fera périr des branches industrielles entières. "La convertibilité indiquera nettement les activités qui rapportent et celles qui ne rapportent pas. La libre circulation peut renforcer la monnaie russe, ce qui signifie une hausse du prix des produits nationaux, y compris de ceux qui ne sont pas suffisamment compétitifs, par exemple les voitures. En devenant plus chères, elles perdront son dernier avantage et ne trouveront plus preneur", a-t-il déclaré.

Vedomosti

Un nouvel investisseur étranger se rend en Russie

La compagnie d'investissement britannique Crown Corporation a fait connaître son intention d'investir environ 300 millions de dollars ou près d'un milliard de dollars en cas de développement favorable du projet dans le secteur pétrogazier. Il est vrai, certains analystes doutent que cette compagnie puisse trouver des actifs convenables pour 300 millions de dollars.

La société britannique s'apprête à travailler en Russie par l'intermédiaire de sa filiale Crown Oil Corporation, a fait savoir au quotidien "Vedomosti" une source qui connaît les plansde Crown. "La société a l'intention d'intervenir sur le marché russe du pétrole et du gaz et d'acquérir des actifs dans le but de les revendre en Occident ou d'émettre leurs titres en Occident".

Selon la source, la société n'a pas cité les actifs concrets qu'elle voudrait acquérir, mais elle voudrait participer au "projet existant" et y détenir un bloc de contrôle.

Mais les experts estiment que Crown peut se heurter aux problèmes dans la recherche de tels actifs. "Le marché des projets supposant les investissements de 300 millions de dollars n'est pas bien développé en Russie, affirme Dmitri Loukachov, analyste de la compagnie d'investissement "Aton". Par conséquent, il ne sera pas facile de trouver des actifs libres intéressants: ou bien ils font l'objet de l'activité de grandes compagnies, ou bien il y a des gisements à exploiter, et non pas des projets". La demande de ces projets est aujourd'hui grande en Russie, ce qui s'explique, entre autres, par les hauts prix du pétrole à l'intérieur du pays.

Nezavissimaia gazeta

Le système russe de formation des hommes d'affaires s'oriente vers le modèle américain

L'expérience ayant pour but de réglementer les rapports entre l'Etat et ce type d'enseignement en Russie a pris fin l'année dernière. Amorcée par le ministère de l'Education de la Fédération de Russie en 1999, l'expérience a donné de bons résultats. Plus de 30 éminentes écoles russes de formation des hommes d'affaires ont prouvé leur viabilité. 3000 diplômés russes ayant la qualification du "Maître de l'administration des affaires" sont formés tous les ans en Russie.

Près de 80 % du marché de la formation des hommes d'affaires reviennent à Moscou, 10 % à Saint-Pétersbourg et 10 %, à d'autres villes de la Russie. L'année 2004 devait être celle d'extension de cet enseignement dans tout le pays. Mais cela n'a pas eu lieu pour certaines raisons (notamment, la réorganisation du ministère de l'Education en mai 2003).

Comme l'a fait savoir à "Nezavissimaia gazeta" Leonid Evenko, président de l'Association russe de formation des hommes d'affaires, le processus amorcé l'année dernière a été suspendu pour des raisons objectives (y compris les vacances des étudiants), mais, depuis septembre 2004, tous les accords conclus entreront en vigueur. "Le système russe de formation des hommes d'affaires évoluera graduellement en s'orientant vers le modèle américain où les organisations sociales jouent un rôle très important". Conformément au principe proclamé par le gouvernement russe, certaines fonctions de contrôle passent de l'Etat à l'opinion publique et aux milieux professionnels, a expliqué Leonid Evenko.

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