Le sport russe la veille de l'examen olympique

S'abonner
MOSCOU, 30 juillet. (Par Valéri Asriyan, commentateur de RIA Novosti). Les sportifs russes achèvent leur préparation en vue des Jeux Olympiques d'Athènes, qui seront pour eux le test majeur du quadriennat. Le premier groupe d'athlètes vient de quitter Moscou pour l'Hellade dans une atmosphère empreinte d'espoir et d'optimisme. Un optimisme somme toute justifié. Les compétitions de ces dernières années ont montré que le sport russe s'était requinqué après les déconvenues des années 1990 provoquées par l'éclatement de l'URSS et le démantèlement du système parfaitement huilé de formation d'athlètes de haut niveau qui avait été mis en place à l'époque soviétique.

Depuis que le président Vladimir Poutine - lui-même excellent judoka dans le passé - a accédé à la tête du pays en 2000, d'importantes mesures ont été prises en vue de promouvoir la culture physique de masse et de développer le sport de compétition. Les écoles à vocation sportive pour enfants et adolescents ont rouvert leurs portes jadis fermées pour absence de financement, les établissements d'enseignement sportif supérieur forment de nouveau des entraîneurs, des stades et des complexes sportifs ultramodernes sont en chantier; les anciens équipements sportifs sont remis au goût du jour.

Disposant désormais d'un budget fédéral qui s'est considérablement étoffé ces dernières années, l'Etat alloue d'importantes sommes pour le développement du sport. Les entrepreneurs eux aussi mettent la main à la poche. Par exemple, l'association affaires-football est un phénomène qui n'a plus rien d'inédit en Russie. Les grandes compagnies pétrolières Sibneft et Lukoïl sont les partenaires des très populaires clubs moscovites de football CSCA (champion de Russie 2003) et Spartak. Le géant Gazprom sponsorise le Zenit pétersbourgeois tandis que le groupement Norilski nikel patronne le club de football Moskva. Des hommes d'affaires investissent aussi dans des clubs de basket-ball, de hockey et de volley-ball. Les milieux d'affaires russes entendent engager des fonds importants dans l'organisation de l'Olympiade 2012 si bien sûr son organisation est confiée à Moscou.

Seulement les JO de 2012 sont encore loin et présentement les sportifs russes et leurs supporters ne songent qu'à ceux d'Athènes. Que peuvent-ils espérer ramener de la capitale de la Grèce?

Aux Jeux Olympique de 2000 à Sydney, les athlètes russes avaient remporté 32 médailles d'or, soit huit de moins que les Américains. Aujourd'hui ils pensent pouvoir faire mieux et, pourquoi pas, damer le pion à la sélection des Etats-Unis et terminer à la première place du classement officieux par équipes. Les principaux atouts de la sélection russe sont la boxe, les luttes libre et gréco-romaine, la gymnastique artistique, la natation synchronisée, le tir à balles et le volley-ball. Les dirigeants sportifs russes estiment que dans leurs catégories respectives, les onze boxeurs russes ont les moyens d'ambitionner l'or. En lutte gréco-romaine, ils placent de grands espoirs sur le champion du monde Khassan Baroïev (lourds) et le champion olympique Vartares Samourgachev (74 kilos). Les lutteurs libres ne devraient pas décevoir, en tout cas surtout pas David Moussoulbes, champion du monde et médaillé d'or à Sydney, et les frères Adam et Bouïvassar Saïtiev, champions olympiques tous les deux, le premier à Sydney en 2000 et le second à Atlanta en 1996.

En gymnastique artistique les Russes peuvent d'emblée miser sur deux titres au concours général. Ils devraient être apportés à l'équipe par Alina Kabaïéva et Irina Tchachtchina. En natation tous les espoirs sont placés sur Alexandre Popov, 32 ans, quadruple champion du monde et qui à Athènes disputera sa quatrième Olympiade.

En athlétisme, les épreuves pré-olympiques et le championnat du monde 2003 ont montré que la Russie pouvait miser sur 5-6 médailles d'or. L'une d'elles est déjà pratiquement dans l'escarcelle des perchistes féminines. Car on voit mal comment la championne du monde Svétlana Féofanova et sa camarade d'équipe Iéléna Issynbaïéva, qui vient tout juste, à Birmingham, de porter le record du monde dans cette discipline à 4 mètres 89, pourraient laisser échapper le titre. Dans la course à l'or il ne faudrait pas oublier non plus Tatiana Lébédeva, triple championne du monde et recordwoman du monde du triple-saut.

Ces derniers temps l'équipe de Russie masculine de volley-ball semble être à son top niveau. Il y a quarante ans cette année, les volleyeurs russes avaient remporté la médaille d'or aux JO de Tokyo, au programme desquels le volley figurait pour la première fois. La sélection russe voudrait bien marquer cette date en réitérant l'exploit de leurs prédécesseurs. Une mission difficile, certes, mais pas impossible.

La sélection russe à Athènes comportera de 460 à 470 sportifs. Au cours du cycle olympique (2001-2004), le budget fédéral a alloué à sa préparation 1,510 milliard de roubles et 15,5 millions de dollars. En outre, 395 millions de roubles et 1,6 million de dollars ont été attribués pour la participation directe de la sélection russe aux Jeux Olympiques. Le gouvernement a institué des prix en espèces pour les médaillés russes: 50.000 dollars pour une médaille d'or, 20.000 pour une médaille d'argent et 10.000 pour une médaille de bronze. D'autre part, le Comité olympique de Russie prépare un fonds dont le montant sera annoncé juste avant le début des JO. Cet argent sera attribué aux entraîneurs dont les disciples auront remporté des médailles. Par tradition, des prix en espèces sont institués pour les médaillés olympiques dans les entités de la Fédération dont ils sont originaires. Par conséquent, les sélectionnés olympiques ne manquent pas de stimulants. Toutefois, l'argent n'est pas la principale motivation des sportifs russes. L'essentiel pour eux, c'est le désir de défendre l'honneur sportif du pays, de montrer ce dont ils sont capables, d'aller jusqu'à la limite de leurs forces et même au-delà si cela s'avère nécessaire. C'est à ce prix que les victoires olympiques se remportent.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала