"Si une bombe atomique est capable de tuer cent mille personnes, une bombe à hydrogène peut faire jusqu'à un million de victimes", a relevé Mordechaï Vanunu dans une interview accordée à l'hebdomadaire arabe Al-Wasat, supplément du quotidien Al-Hayat diffusé à Londres.
Après être sorti de prison en avril dernier, Vanunu avait été soumis à de strictes restrictions. Israël lui avait interdit de s'approcher d'un aéroport, d'un port ou d'ambassades étrangères, de rencontrer des ressortissants étrangers, surtout des journalistes et de leur parler de son travail au centre nucléaire de Dimona.
Il y a deux jours, la Cour suprême d'Israël a rejeté la demande de Mordechaï Vanunu de lever ces sanctions. La décision de la Cour, prise selon les recommandations des services secrets, indique que M.Vanunu représente toujours une menace pour la sécurité nationale du pays.
Dans son interview, le dissident a souligné qu'il poursuivrait sa lutte pour le droit de quitter Israël et de mener une campagne pour le désarmement nucléaire. "Je convoquerai une conférence internationale au Caire avec la participation d'Israël sur la destruction des armes nucléaires", a-t-il dit. Mordechaï Vanunu a également relevé qu'il envisageait de proposer son assistance à l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) et de prononcer un rapport sur les conséquences de l'utilisation des armes nucléaires dans la ville israélienne de Nazareth.
Le quotidien Maariv indique, se référant à une source émanant de la police, que le Service de sécurité générale (Shabak) suivait de près les activités de Mordechaï Vanunu, installé dans une église anglicane à Jérusalem. Le service de contre-espionnage recueille des informations afin d'accuser Vanunu d'avoir violé les restrictions qui lui étaient imposées, indique le journal.
