La Banque mondiale juge réussie la politique macro-économique des autorités russes

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MOSCOU 30 juin - RIA-Novosti. La politique macro-économique des autorités russes au premier semestre 2004 a été un succès : telle est la conclusion contenue dans un rapport préparé par la représentation russe de la Banque mondiale.

"La Banque de Russie a réussi en même temps a maintenir un contrôle efficace de l'inflation", souligne le rapport. De janvier à mai, l'inflation s'est montée à 5,4% et ne doit pas dépasser 10% sur l'année.

Des prix exceptionnellement élevés du pétrole se sont de nouveau soldés par le dépassement, par rapport aux prévisions, des rentrées au budget fédéral, lit-on dans le rapport.

La Banque mondiale estime qu'il est toujours important de poursuivre "et même d'élargir" la politique consistant à canaliser au Fonds de stabilisation les recettes obtenues grâce aux prix élevés du pétrole.

"Cela est important pour empêcher l'accroissement de la part des dépenses non liées au service de la dette dans le PIB", lit-on dans le rapport.

La dépendance élevée de la croissance économique en Russie vis-à-vis des prix des principales exportations du pays n'est pas souhaitable, mais celle-ci l'est encore moins à la lumière de la mission d'envergure visant à doubler le PIB et à réduire de moitié le nombre de pauvres.

La croissance économique russe "continue de dépasser le cadre des branches de ressources", souligne le rapport.

Les économistes de la Banque mondiale soulignent que le succès dans l'obtention de ces résultats dépendra du degré et de la vitesse du processus de diversification, tendant aussi bien à réduire la dépendance vis-à-vis du secteur des hydrocarbures qu'à développer les régions.

"Les hauts cours du pétrole ont provoqué un effet multiplicatif qui a encouragé la croissance dans d'autres branches économiques", rappelle le document.

Ceci dit, pour la première fois depuis 2001, la croissance dans l'industrie manufacturière a dépassé la croissance dans les branches de ressources (1er trimestre 2004 : 8% et 6,8% respectivement), souligne le rapport de la Banque mondiale.

Dans le même temps, la Banque se dit préoccupée par une baisse de l'accessibilité de la santé publique et de l'éducation de qualité en Russie.

Le rétablissement de l'économie après 1999 a particulièrement favorisé les couches pauvres de la population où le taux d'accroissement le plus important de la consommation a été enregistré", lit-on dans le rapport.

"Mais les aspects de la pauvreté qui ne sont pas liés au niveau de revenues, surtout une baisse de l'accessibilité de la santé publique et de l'éducation de qualité, ne cessent de se développer", souligne le document.

Le reflux illicite de capitaux de Russie pourrait à terme avoir des effets négatifs sur la balance des paiements du pays : cette conclusion est contenue dans le rapport de la représentation de la Banque mondiale à Moscou.

"Le sentiment de baisse des risques avec, parallèlement, l'amélioration du climat d'investissement dans le pays dans son ensemble a permis de ramener le reflux net de capitaux à 200 millions de dollars au premier trimestre 2004 (400 millions de dollars au premier trimestre 2003), lit-on dans le rapport.

Ainsi a-t-on réussi à garantir la stabilité de la balance des paiements à brève échéance, souligne le document.

Les experts de la Banque mondiale relèvent en même temps que le reflux illicite de capitaux durant ces quatre dernières années reste pratiquement inchangé et varie entre 3,5 et 5,5 milliards de dollars par trimestre.

Suite à quoi la vulnérabilité à moyen et, surtout, à long terme, de la balance des paiements de la Russie constitue une cause d'inquiétude, souligne le rapport.

La hausse des crédits aux secteurs privés ne témoigne pas d'une "surchauffe" du marché des capitaux, a indiqué, prenant la parole lors d'une conférence de presse mardi, l'économiste chef de la représentation de la Banque mondiale à Moscou, Christof Ruhl.

L'année 2003, a-t-il annoncé, a vu l'accroissement le plus rapide des crédits au secteur privé.

"Cela signifie une hausse de 43% en termes nominaux et de 28% en termes réels par rapport à fin 2002", a souligné l'économiste.

L'accroissement rapide des crédits s'est poursuivie en 2004, augmentant vers fin mars de 8,4% en termes réels et de 4,6% en termes nominaux, a annoncé l'économiste chef de la représentation russe de la Banque mondiale.

"A en juger d'après ces chiffres, on pourrait conclure sur une menace de "surchauffe" sur le marché des capitaux, mais ce n'est pas ainsi", a fait observer Ruhl.

Il a expliqué que l'accroissement rapide des crédits est lié, entre autres, à l'apparition de nouveaux marchés, de consommation et du logement. "Ils ont crû pratiquement de zéro", a dit Ruhl.

La structure des crédits s'est notablement améliorée l'an dernier : la part des crédits à moyen et à long terme est passée de 25,3% à 30%, a-t-il noté.

Pour mener sa réforme administrative, la Russie doit dépenser 2 milliards de dollars, estiment les auteurs du rapport de la représentation de la Banque mondiale en Russie.

"Au niveau du gouvernement fédéral, des investissements à hauteur de 750 millions de dollars environ pourraient s'avérer nécessaires, plus des investissements à hauteur de 900 millions de dollars pour les entités de la Fédération et des investissements initiaux à hauteur de 250 millions de dollars pour l'élaboration d'un nouveau système des collectivités locales", lit-on dans le rapport.

Donnant leur avis sur les démarches des autorités russes dans le cadre de la réforme du gouvernement fédéral, les experts de la Banque mondiale les ont qualifiées "d'un des pas accomplis dans la bonne direction".

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