La Russie en plein boom cinématographique

S'abonner
Moscou. ( Commentateur politique de RIA " Novosti " Anatoli Korolev)

Le XXVI festival international de cinéma de Moscou s'est tranformé en compétition entre films russes. Et cela est sans conteste et de l'avis de beaucoup tout à l'honneur du cinéma russe.

Les films russes phares qui ont su gagné la sympathie du public, de la presse, et du jury réunis sont Le temps de le récolte de Marina Razbejkina, Papa de Vladimir Mashkov, et Les Nôtres de Dmitri Meskhiev.

C'est ce dernier qui a été victorieux , dans trois nominations qui plus est. Le prix d'intréprétation masculine est revenu à Bogdan Stoupka qui a endossé dans le film Les Nôtres le rôle du vieil homme campagnard, propriétaire de la maison. Le prix de la meilleure mise en scène a été attribué à Dmitri Meskhiev également pour son film Les Nôtres. Et c'est encore à ce film qu'a été décerné le prix le plus important du festival qui récompense le meilleur film.

Triple victoire donc mais entièrement méritée. Le film de Meskhiev est un drame psychologique qui tient le spectateur en haleine et ce genre dans le cinéma dit sérieux est certainement le plus apprécié. L'action du film se déroule pendant la guerre, en ce mois d'août tragique de 1941. Les héros du film sont des officiers, un tchékiste et un instructeur politique et un simple franc-tireur. Ils s'évadent d'un camp et se retrouvent dans un village occupé par les allemands. Le franc-tireur conduit les officiers dans la maison de son vieux père qui habite le village.

La situation se complique du fait que le père est un ancien koulak et même comme on les appelait dans les premières années du régime bolchévique un paysan cossu qui fut victime des répressions. Chose logique il déteste donc le pouvoir soviétique et sympathise avec les allemands.

La vie des héros ne tient qu'à un fil et le spectateur, collé à l'écran est suspendu au destin des " nôtres " que le vieil homme est prêt d'un moment à l'autre à dénoncer aux allemands en échange de la vie sauve de son fils. Ainsi sous nos yeux dans des habits de partisan se joue l'éternel drame de la Fortune et des destins humains.

Le concurrent du film de Meshkhiev n'est autre que celui du réalisateur Vladimir Mashkov, bien connu du grand public car en tant qu'acteur il brille déjà au firmament du cinéma et du théâtre russes. Dans son film Papa il interprète le rôle principal, celui du juif Abraham Schwartz. On peut résumer l'histoire à celle d'un père, Abraham, qui ne vit que pour son fils et qui fait tout pour qu'il entre au conservatoire. Et lorsque Abraham de sa province monte à Moscou pour voir son fils auréolé de gloire, alors celui-ci ne peut dissimuler sa honte à la vue de son pauvre paternel provincial .

Toutefois le film de Mashkov n'a reçu aucune récompense, le président du jury Alan Parker, réalisateur de ce chef d'oeuvre emprunt de mysticisme qu'est Coeur d'ange et ses collègues ont préféré à cette fable sentimentale sur le thème de la famille une épopée antique en habits militaires.

Le prix d'interprétation féminine a été décerné à Chilla Zorilla qui du haut de ses quatre vingt deux printemps joue le rôle d'une vieille femme dans un film hispano-argentin "Conversations avec maman ". Elle y vit les instants fulgurants d'un dernier amour.

Le prix spécial a été remporté par les estoniens Jaaka Kilmi et Rene Reinumägi pour leur comédie antisoviétique La révolte des cochons. Le jeune réalisateur japonais Khideta Takakhata pour son drame Hôtel de Vénus a reçu un prix dans la catégorie " Perspectives " et un chèque de vingt mille dollars. Dans ce film Vénus, propriétaire d'un café est un travesti d'une bonté hors du commun qui aide tous ceux qui sont dans le besoin.

Le prix spécial ( Stanislavski) est allé entre les mains de la vedette américaine Meryl Streep.

De l'avis des critiques on peut prévoir sans sourciller qu'au prochain festival moscovite de cinéma, dans un an, les films russes par leur nombre et leur qualité seront de même en lice pour remporter des prix . En tout cas le nombre de films russes ne fait que croître. L'année dernière, pas moins de 103 films sont sortis sur les écrans !

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала