De l'autre, nous sommes en présence d'une politique de deux poids deux mesures patente, qui remet en cause l'aptitude de l'OMC à être un centre de prise de décisions réglementant le commerce mondial, a indiqué le ministre.
Alexeï Gordeev émet plusieurs griefs à l'égard des conditions avancées: Pour quelle raison l'UE peut-elle accorder 40 fois plus de subventions à l'hectare que n'importe quel autre pays adhérant à l'OMC, comme la Russie, par exemple? Pourquoi les mesures de protection européennes dépassent-elles de plusieurs fois les russes, de 3-4 fois pour les droits de douane, par exemple? Pourquoi l'UE peut-elle limiter les exportations de produits alimentaires d'autres pays, en recourant pour ce faire à plus de 80 quotas, alors que la Russie est restreinte dans cette possibilité?
Toutes ces questions m'incitent à conclure que l'OMC a fait son temps. Elle n'est pas en mesure de protéger les pays en développement contre l'arbitraire des Etats industrialisés. Elle n'est pas capable d'appliquer la politique qui, au fond est sa raison d'être, à savoir la politique de libéralisation du commerce mondial et de répartition rationnelle des forces productives dans l'économie mondiale, déclare le ministre de l'Agriculture dans une interview publiée par la Rossiskaïa gazéta gouvernementale dans sa livraison du jeudi, 24 juin.
De l'avis d'Alexeï Gordeev, l'ONU est la dernière organisation capable d'établir des règles économiques équitables. C'est la raison pour laquelle les questions énoncées plus haut doivent être transférées sur la plan politique et soumises à l'examen de l'Organisation des Nations Unies. Si cela n'est pas fait, alors tous ces problèmes ne cesseront de nous harceler et progressivement, au fur et à mesure de l'intégration dans le marché mondial, ils entameront sérieusement la qualité de la vie, estime le ministre.
Le ministre russe de l'Agriculture, Alexeï Gordeev, commence jeudi une visite de travail en Nouvelle-Zélande, qu'il achèvera le 27 juin. Alexeï Gordeev s'entretiendra avec le ministre de l'Agriculture et du Commerce extérieur James Sutton, ainsi qu'avec le ministre de la Pêche Hon David Benson-Pope. Il se rendra dans plusieurs grandes entreprises agricoles et prendra part à un point de presse avec le directeur général du ministère de l'Agriculture et de l'Economie forestière Murray Sherwin.