Doubler le PIB d'ici à 2010 : une tâche ardue

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MOSCOU, 28 mai - RIA-Novosti. Doubler le PIB d'ici à 2010 demandera de prendre des décisions stratégiques sérieuses, a déclaré vendredi Andreï Klepatch, chef du Département de prévisions macro-économiques du ministère du Développement économique et du Commerce (MDEC).

"Une croissance annuelle à 6% ne garantit pas un doublement du PIB, dit-il. Ce qui ne signifie pas que cet objectif ne soit pas réaliste, en potentialité, notre croissance pourrait être plus forte", a-t-il noté.

De l'avis de Klepatch, parvenir à cet objectif demande "des changements sérieux" dans la politique économique de l'Etat et dans les démarches des chefs d'entreprise.

"Des décisions stratégiques sérieuses sont indispensables mais elles ne sont pas encore prises", a souligné le représentant du MDEC.

"Prenons notre "locomotive", le secteur des hydrocarbures : pour accroître les exportations, il nous faut construire de nouvelles conduites, mettre en valeur de nouveaux gisements de gaz. Ce sont là les projets dont la réalisation demande 7 voire 10 ans", souligne Klepatch.

Des problèmes encore plus sérieux existent dans d'autres secteurs économiques, a-t-il dit.

Vu les conditions actuelles, "même les taux de croissance prévus par le MDEC semblent insuffisants", affirme le représentant du ministère.

Le MDEC prédit un ralentissement de la croissance industrielle : il s'établira, selon les prévisions, à 6,3% en 2004, à 5,8% en 2005, à 5,6% à 2006 et à 5,7% en 2007.

Le ministère lie ce tassement au "ralentissement du secteur pétrolier", dont le développement rapide s'est soldé par la création de nouvelles capacités et par le lancement de nouvelles productions.

D'autre part, l'industrie russe fera l'objet de pression de la part des "importations concurrentielles", a indiqué le représentant du ministère.

"La croissance sera de plus en plus difficile à atteindre, mais nous espérons qu'elle sera de meilleure qualité", a-t-il ajouté.

Quant à l'inflation, elle sera maintenue cette année au niveau de 10%.

"Pour l'instant, il y a tout lieu d'espérer qu'il en sera ainsi", a déclaré Andreï Klepatch.

A en croire les prévisions ministérielles, l'inflation se montera à une fourchette de 6,5-8,5% en 2005, à 7,5% en 2006 et redescendra à près de 6,0% en 2007, a dit Klepatch.

Sur ce fond, les revenus réels disponibles de la population croîtront à un rythme accéléré, prédit le ministère.

"Si elle se ralentit quelque peu, la hausse des revenus de la population restera rapide", a déclaré Andreï Klepatch.

Cette hausse, selon des prévisions, sera de 9,3% en 2004, de 8,8% en 2005 et "légèrement en dessous de 8% dans les années qui suivront", a-t-il dit.

En 2003, la hausse des revenus réels a été de 13,7%, selon les statistiques officielles.

Le MDEC prédit que le salaire moyen réel augmentera de 13% en 2004, de 12% en 2005 et de 10% par an dans les années qui suivront, a ajouté Klepatch.

Un accroissement trop rapide des revenus de la population "provoque une certaine inquiétude", a-t-il constaté. Les revenus des Russes croissent plus vite que les volumes de la consommation, alors que la hausse des salaires devance l'accroissement de la productivité du travail. "L'an prochain, ce décalage pourrait se creuser encore", avertit le représentant du MDEC.

"Ce qui signifie que nos entreprises auront toujours plus de mal à rester compétitives, des collisions sérieuses seront donc possibles", a-t-il conclu.

Le renforcement du cours effectif réel du rouble sera de 7% au maximum en 2004, prédit le ministère du Développement économique.

Cette estimation est fondée sur les prévisions de la Banque centrale, a annoncé Andreï Klepatch.

"Etant donné que le renforcement du cours effectif réel du rouble est déjà de 5,9% durant les cinq premiers mois de l'année, cette indication (7%) paraît comme un chiffre souhaitable mais difficile à respecter", a souligné le représentant du ministère.

Selon des prévisions, le renforcement effectif réel du cours du rouble redescendra à 3,5% en 2005, à près de 5% en 2006 et sera d'un peu moins de 5% dans les années qui suivront.

Le renforcement du cours du rouble de 7% au maximum cette année "permettra à notre économie de rester compétitive". Ce scénario optimiste reflète la politique que la Banque centrale a déjà proposé d'appliquer.

Pourtant, dit le représentant du MDEC, "il est fort probable que le cours effectif réel du rouble se renforce cette année plus que prévu, de 9% voire de 10%".

"Mais dans les conditions actuelles, la Banque centrale a la possibilité de parvenir aux 7%. C'est difficile mais réalisable", a dit Andreï Klepatch.

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