La Russie s'inscrit dans l'espace scientifique européen

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MOSCOU, 30 avril (par Andrei Kisliakov, commentateur politique de RIA-Novosti).

Fin avril, Philippe Busquin, Commissaire européen à la recherche, a aidé lui-même à déblayer l'aire de lancement des fusées porteuses "Soyouz-2" en Guyane française. C'était un beau geste symbolisant non seulement la santé et l'enthousiasme des dirigeants du gouvernement européen, mais aussi leur respect pour les progrès russes enregistrés dans le domaine de la cosmonautique et des études scientifiques dans leur ensemble.

Les ambitions de l'Union européenne sont compréhensibles. Comme l'a reconnu Philippe Busquin, l'Europe doit édifier l'économie la plus efficace au monde. Vu que les investissements des Eats-Unis dans le développement de la science et des technologies dépassent de plusieurs fois les indices analogues des pays de l'UE, cet objectif ne peut être atteint qu'en assurant l'intégration du potentiel européen à l'espace scientifique unique.

Selon la Commission européenne, la science de l'UE peut s'assurer le leadership dans le monde, si les pays de l'Union ne réunissent pas seulement leurs efforts, mais s'ils réforment aussi leurs programmes scientifiques nationaux conformément au critère européen unique. Cela étant, on souligne que cette union est inconcevable sans la participation du potentiel scientifique de la Russie.

Le sixième Programme cadre (2002-2006) entré en vigueur en novembre 2002 est le générateur du processus de participation des spécialistes russes à la science européenne. "L'idée maîtresse du Programme est de créer l'espace européen des recherches scientifiques, estime Svetlana Kniazeva, expert des programmes internationaux de la Section de Novossibirsk de l'Académie des sciences de Russie. C'est une nouvelle conception de l'avenir de la science européenne, selon laquelle la haute qualité des recherches scientifiques, la compétitivité et les innovations reposeront sur la coopération, la complémentarité et la coordination des actions aux niveaux européen et local". La Russie peut proposer aujourd'hui à l'Union européenne les technologies qui, de l'avis du Commissaire européen Philippe Busquin, détermineront la science mondiale du 21e siècle. Il s'agit des nanotechnologies et des biotechnologies, ainsi que de la création de la structure élémentaire fondamentalement nouvelle des ordinateurs. Il est déjà universellement reconnu que la Russie vient en tête dans tous ces domaines. Ainsi, les nanotechnologies uniques en leur genre sont conçues à Saint-Pétersbourg sous la direction du Jaurès Alferov, Prix Nobel de physique de 2002. En ce qui concerne les logiciels, la qualité de ce produit appréciée partout, de l'Amérique à l'Extrême-Orient, permettra bientôt à la Russie, comme le prédisent les analystes de l'hebdomadaire américain "Business Week", d'occuper la troisième place sur le marché mondial, après l'Inde et la Chine.

Ce n'est pas par hasard que Philippe Busquin a qualifié, dans son interview du 23 avril, les nanotechnologies, les biotechnologies et les logiciels d'orientations principales de la coopération scientifique entre la Russie et l'Union européenne. En témoignent les subventions importantes accordées par l'Union européenne aux recherches euro-russes. Selon Philippe Busquin, 18 millions d'euros ont déjà été investis dans le programme commun auquel participent trois organisations russes: l'Université aéronautique d'Oufa, l'Institut de Moscou de recherche en chimie organique et en technologies et l'Institut de macrogénétique structurelle.

La coopération spatiale russo-européenne est un sujet à part. A partir de 2006, les fusées porteuses russes "Soyouz-2" pourront être lancées du cosmodrome équatorial de Kourou qui appartient à l'Agence spatiale européenne en Guyane française, de l'aire de lancement qui a été déblayée par Philippe Busquin.

L'aspect technique du projet assure de grands avantages aux deux parties. Puisque Kourou se trouve à proximité de l'équateur, les lancements à partir de son cosmodrome permettent de placer sur l'orbite près de deux fois plus de charge utile commerciale qu'à partir du cosmodrome de Baïkonour. Le matériel spatial russe fiable et le carnet de commandes du partenaire européen en la personne du consortium français "Arianspace" sont garants du succès.

Rien que ce projet qui promet des commandes stables assurera 80 à 85 000 emplois pour au moins 10 ans, ce qui permettra de s'inscrire également dans le Programme cadre suivant de développement de la science européenne avec une large participation de la Russie.

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