Alexandre Joukov est intervenu devant le 7-e Forum économique russe de Londres

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LONDRES, 19 avril - RIA Novosti. Le vice-premier ministre russe, Alexandre Joukov, est sûr que d'ici à quatre ans l'économie de la Russie cessera d'être transitoire.

"Actuellement un créneau existe pour passer à une étape de développement qualitativement nouvelle", a indiqué le vice-premier ministre qui est intervenu lundi devant le 7-e Forum économique russe de Londres.

"Il est temps que notre économie cesse d'être transitoire. J'espère que cette épithète rébarbative disparaîtra bientôt du contexte russe", a ajouté Alexandre Joukov.

Selon celui-ci, la nouvelle étape des réformes en Russie vise à moderniser la société, l'Etat et l'économie. Pour l'Etat, c'est la compression des organes du pouvoir et l'amélioration de leur travail et aussi son retrait maximum de l'économie.

Alexandre Joukov a rappelé à l'assistance que consécutivement à la réforme le nombre de ministères fédéraux avait été ramené de 23 à 14 et que les effectifs de l'appareil des organes fédéraux du pouvoir avaient été réduits de 20 pour cent. Les salaires des fonctionnaires ont été relevés de plusieurs fois, a-t-il ajouté.

La privatisation des entreprises n'assumant pas de fonctions étatiques se poursuivra en Russie, a assuré le vice-premier ministre.

"Il est indispensable aussi de minimiser l'opinion subjective du fonctionnaire lors de la prise de décision, de manière à ne pas laisser de champ à la corruption".

Les pourparlers sur l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en sont au stade terminal, a également annoncé le vice-premier ministre.

"Ces négociations pourraient être achevées dès 2004, mais dans le cas présent le facteur temps n'est pas déterminant, ce qui importe surtout, c'est de régler toutes les questions litigieuses qui persistent entre les pays impliqués dans les négociations".

Alexandre Joukov a fait remarquer qu'au cours des deux derniers mois la Russie avait notablement progressé dans les pourparlers avec l'Union européenne au sujet de l'adhésion à l'OMC. Dans le même temps le vice-premier ministre a annoncé que des questions restaient encore à régler en ce qui concerne le gaz et le secteur énergétique.

"Les principales questions qui préoccupaient la Russie ont été levées. Toutefois, pour ce qui est du gaz et du secteur énergétique il serait prématuré de dire que les récriminations réciproques n'existent plus.

"Le montant des investissements est passé de 56 milliards de dollars en 2002 à 94 milliards cette année. En 2007, il pourrait se chiffrer à 140 milliards de dollars".

Le vice-premier ministre russe est persuadé que les investissements étrangers directs augmenteront eux aussi grâce à l'envergure du marché russe et aussi au potentiel de matières premières quasi illimité de la Russie.

Le fonds de stabilisation sera formé dans le pays dans les deux années à venir, a également annoncé Alexandre Joukov.

"Si le prix du baril de pétrole "Urals" se maintient dans la fourchette de 27-30 dollars, alors un fonds de stabilisation d'un montant de 500 milliards de roubles (le dollar s'échange contre approximativement 28,5 roubles) sera constitué en deux ans", a indiqué Alexandre Joukov.

"Le nombre de Russes vivant en-dessous du seuil de pauvreté devrait diminuer de deux fois au cours des quatre à cinq années à venir", a poursuivi Alexandre Joukov devant le Forum.

A l'heure actuelle quelque 30 millions de Russes, soit plus de 20 pour cent de la population, disposent de revenus inférieurs au minimum vital.

Selon les calculs du gouvernement, d'ici à 2007 les revenus réels de la population augmenteront de 35-40 pour cent par rapport à 2002.

Le vice-premier ministre a également souligné que le gouvernement et la Banque centrale de Russie entendaient freiner un renforcement excessif du rouble.

Selon lui, cette année le rouble a progressé de 7 pour cent par rapport à la corbeille de devises et de 8 pour cent face au dollar.

"En 2005, le cours du rouble devrait grimper encore de 2 pour cent", a ajouté Alexandre Joukov.

Celui-ci a relevé que depuis quatre ans l'inflation en Russie affichait un recul stable. Cette année la hausse des prix n'a pas été supérieure à 10 pour cent et en 2007 ce taux devrait être ramené à 4-6 pour cent.

La limitation de la hausse des prix des services des monopoles naturels devrait contribuer à un ralentissement de l'inflation. Leur part dans l'inflation ne devrait pas dépasser 2-3 pour cent, a précisé Alexandre Joukov.

En 2005, la hausse des tarifs d'électricité et des transports ferroviaires ne devrait pas être supérieure à l'inflation. La hausse du prix du gaz restera inférieure à 20 pour cent.

La réforme fiscale en Russie sera entièrement achevée en 2005-2006, a également indiqué le vice-premier ministre. "L'impôt social unique et la taxe à la valeur ajoutée seront réduits", a dit Alexandre Joukov en se déclarant certain que cela ne se solderait pas par une diminution des recettes budgétaires.

"La réduction de la pression fiscale observée toutes les années précédentes n'a pas empêché une augmentation des recettes budgétaires", a-t-il indiqué en soulignant que la réduction du fardeau fiscal doperait l'économie de marché et aboutirait finalement à une augmentation des recettes budgétaires.

D'après les calculs du gouvernement, les pertes budgétaires consécutives à la réduction de l'impôt social unique seront compensées en 2005 par la légalisation des salaires et le relèvement des taxes frappant l'industrie pétrolière, a indiqué Alexandre Joukov.

"La redistribution de la charge fiscale permettra de stimuler la diversification de l'économie", a ajouté le vice-premier ministre en expliquant que les investissements seront faits dans les industries de transformation.

Evoquant le budget du pays pour l'année prochaine, Alexandre Joukov a dit que "les fonds du budget 2005 serait en grande partie distribués en fonction des résultats et que dans quelques années il le sera dans sa totalité".

Selon le vice-premier ministre, la redistribution des attributions entre les différents niveaux du pouvoir - fédéral, régional et local - sera achevée en 2005 et 2006. Le passage de l'Etat à un niveau qualitativement nouveau de financement et de réalisation de ses engagements sociaux sera ainsi assuré.

Interrogé par les journalistes à l'issue de son intervention devant le Forum économique russe de Londres, Alexandre Joukov a assuré qu'il n'y aurait pas ne déprivatisations et de nationalisations en Russie.

Le vice-premier ministre a annoncé que l'"affaire Khodorkovski" n'avait eu aucune retombée sérieuse pour l'économie russe.

"Un certain recul a été observé sur le marché russe, mais il ne faudrait pas envisager pour autant d'éventuelles déprivatisations ou nationalisations. J'espère que les investisseurs s'en rendent compte", a indiqué Alexandre Joukov.

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