L'acte terroriste commis vendredi dernier dans le métro de Moscou est un nouveau témoignage de la montée de la tension à l'approche du 14 mars, date de l'élection présidentielle, fait remarquer le journal "Nezavissimaia gazeta". L'essentiel n'est pas l'identité de celui qui a organisé l'explosion ou de celui qui l'a mis à exécution dans le deuxième wagon de la rame de métro. Le fait est qu'il est impossible de faire échouer l'élection: ni théoriquement, ni pratiquement. D'ailleurs, les gens se sont déjà habitués aux actes terroristes qui se succèdent à une fréquence effroyable depuis 1999 sur le territoire de la Russie. La nouvelle tragédie ne suscite l'hystérie ni dans la société, ni dans les médias.
"A mon avis, la cause de l'attentat est certainement l'approche de l'élection, a déclaré à "Nezavissimaia gazeta" Serguei Markov, directeur de l'Institut d'études politiques. Les terroristes visent à porter un coup au système politique de la Russie, à contraindre le pouvoir à négocier avec eux à partir d'une position de faiblesse, à les supplier, à se plier à leurs conditions. Mais, j'ai l'impression que nos citoyens sont aujourd'hui psychologiquement prêts aux défis terroristes et qu'ils les accueillent comme un fléau inévitable, en comprenant qu'il ne peut y avoir de réponses simples à ces défis. L'absence de panique parmi les passagers victimes de l'explosion dans le train en témoigne éloquemment. Malgré la tragédie, la réaction n'a pas été hystérique. De toute évidence, les gens comprennent qu'il ne faut pas se plier devant les terroristes.
"Vremia novostei"
Le nombre de prétendants à la fonction suprême de l'Etat russe était devenu, semblait-il, connu: sept. Mais Ivan Rybkine, inscrit dans le projet de bulletin électoral sous le numéro 5, a tout à coup disparu, affirme le quotidien "Vremia novostei". Ivan Rybkine a été premier président de la Douma, chambre basse du parlement russe, puis Secrétaire du Conseil de sécurité auprès du président et compagnon actif de Boris Berezovski. Le candidat Ivan Rybkine ne cache pas son amitié avec cet homme d'affaires et se présente à la prochaine élection comme l'opposant le plus farouche au président actuel. Ces jours-ci, il a publié une lettre, dans laquelle il explique aux électeurs pourquoi Vladimir Poutine n'a pas le droit de diriger le pays. Cela n'a cependant pas empêché la Commission électorale centrale de prendre vendredi dernier la décision d'enregistrer la candidature d'Ivan Rybkine. Xenia Ponomareva, chef du comité électoral d'Ivan Rybkine, estime que, théoriquement, Ivan Rybkine peut apparaître demain ou après un certain temps. "Mais il m'est difficile de dire comment en pratique cela aura lieu". Selon Xenia Ponomareva, quoi qu'il en soit, le comité électoral a l'intention de participer aujourd'hui au tirage au sort pour le temps d'antenne gratuite, informe le quotidien "Vremia novostei".
Izvestia
Le week-end dernier les ministres des Finances des plus grandes puissances économiques du monde se sont rassemblés pour décider du sort à réserver au dollar et à l'euro, écrivent les "Izvestia". Les pays du G7 ont tenté d'obliger les Etats-Unis de contrôler le cours du dollar, actuellement en chute libre. Les leaders ont finalement convenu que les indices réels du marché reléteraient la parité des trois monnaies (dollar, euro, yen. En fait, cela signifie qu'il sera toujours difficile de contrôler les cours des principales monnaies mondiales, fait remarquer le journal.
Il est douteux que les résultats de la rencontre du G7 puissent rassurer les Russes qui ont pris l'habitude de faire leurs économies en dollars et en euros, poursuit le quotidien. Le dollar ne cessera d'évoluer par rapport à l'euro et au rouble. La situation est très peu prévisible et tout porte à croire qu'elle restera instable, selon le vice-premier ministre et ministre russe des Finances Alexéi Koudrine.
Il est vrai qu'à son avis si les fluctuations du billet vert par rapport à la monnaie européenne unique influent sur l'économie russe, cet impact lui est bénéfique. "D'une part, la compétitivité de nos exportations vers l'Europe qui est le principal partenaire commercial de la Russie s'est améliorée du fait de la faiblesse du rouble par rapport à l'euro. D'autre part, l'affaiblissement du dollar face au rouble multiplie les potentialités de nos entreprises afin d'acheter des technologies et équipements nouveaux aux Etats-Unis", explique Alexéi Koudrine.
Gazeta
Mardi l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) décidera comment elle pourrait arrêter la chute des cours du pétrole. Depuis janvier, le baril est passé de 35 à 32 dollars. Les experts estiment que le cartel maintiendra le quota de production mais promettra de le réduire si le prix du brut ne cesse de baisser.
Quelle que soit la décision du cartel, la Russie sera satisfaite. Ainsi que l'a déclaré au quotidien un représentant de l'une des cinq plus grandes compagnies pétrolières russes, "le budget russe est établi sur la base d'un prix du pétrole pessimiste de 22 dollars le baril. Autant dire que même avec une baisse du prix de notre matière première, nous aurons toujours des bénéfices".
Kommersant
La cote des titres de la plupart des sociétés russes n'a pas beaucoup changé au cours de la semaine dernière. A l'exception de ceux de Ioukos qui se sont adjugé la plus forte progression (de plus de 12%) parmi les actions les plus liquides. Les chiffres d'affaires sur le marché de change ont également monté en flèche. En Occident, Ioukos a récupéré sa réputation d'opérateur russe le plus liquide. Sur le marché russe, la compagnie ne s'est laissé devancer que par EES ROSSII.
Les opérateurs estiment qu'à l'heure actuelle, Ioukos est côté trop bas et que les niveaux atteints ont favorisé des achats spéculatifs. Les prétextes ne manquaient pas. Au milieu de la semaine dernière, les principaux actionnaires de Ioukos et de Sibneft ont décidé de mettre en mouvement la procédure de "divorce". Les analystes évoquent parmi les causes de la hausse des titres de Ioukos l'engagement de Sibneft de lui rembourser 3 milliards de dollars. En même temps, cette décision ne saurait être considérée comme rétablissant les positions de Ioukos. Pour le moment, les griefs formulés par les autorités contre la compagnie, ses filiales, ses personnels et ses actionnaires ne cessent de durcir. Autant dire qu'on aurait tort d'espérer une hausse de ses titres semblable à celle de l'année dernière, souligne le "Kommersant".