Deux experts russes évoquent la grippe aviaire

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Ivan Rojdestvenski, directeur adjoint du Département vétérinaire du ministère russe de l'Agriculture:

Le Service vétérinaire de Russie ne dispose pas d'informations dignes de foi à même de confirmer que le virus de la "grippe du poulet" présente un danger mortel pour l'homme. C'est pourtant ce que prétend l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Quotidiennement quantité de gens meurent sur la planète pour des raisons les plus diverses. Le dépistage post mortem du virus de la grippe aviaire chez l'homme signifie seulement que ce virus circulait dans l'organisme humain: l'individu était infecté, certes, mais on ne saurait affirmer pour autant que ledit virus est à l'origine de sa mort.

Il a été établi que le virus provoquait une conjonctivite et de graves troubles respiratoires. Dans ce sens, il est dangereux pour l'homme. Toutefois, au moment présent il est extrêmement difficile d'évaluer le risque de décès par grippe aviaire.

Bien qu'il n'y ait pas unanimité en ce qui concerne le degré du danger émanant du virus de la "grippe du poulet", il convient quand même de veiller à ce que les gens n'entrent pas en contact avec un volatile malade. A cet égard, les abattages massifs de volailles auxquels on procède en Chine permettent de circonscrire l'infection dans son foyer initial et de l'empêcher de s'étendre. Ce procédé est très efficace et recommandé.

Le Service vétérinaire de Russie prend les mesures qui s'imposent aussi bien aux frontières qu'à l'intérieur du pays pour mettre la population à l'abri d'une pénétration du virus de la grippe aviaire: limitation des importations de certains produits et de volailles sur pattes en provenance des pays d'Asie du Sud-Est, renforcement du régime frontalier, durcissement des normes sanitaires dans les établissements avicoles, destruction des poulets sauvages. Les bagages à main sont soigneusement inspectés aux frontières, les produits alimentaires à base de viande de poulet sont saisis et détruits.

Le Service vétérinaire de Russie juge tout à fait adéquates les mesures prises actuellement par les autorités néerlandaises à l'aéroport international de Schiphol - fouille des bagages et désinfection des chaussures des passagers - en vue de protéger leur pays contre le virus de la "grippe du poulet".

Lioudmila Lialina, chef du laboratoire d'épidémiologie de l'Institut d'épidémiologie et de microbiologie Pasteur relevant du ministère russe de la Santé, membre depuis 1993 de l'Association internationale des Instituts Pasteur répertoriés dans le monde :

Les spécialistes de l'Académie vétérinaire de Saint-Pétersbourg émettent des doutes sur la fiabilité des dernières données fournies par l'Organisation mondiale de la santé au sujet du décès de neuf personnes provoqué par le virus de la grippe aviaire. Ils sont aussi sceptiques quant à l'information selon laquelle deux membres d'une famille vietnamienne seraient mortes après avoir mangé de la viande de poulet contaminée par le virus aviaire. Cette information diffusée par l'OMS ne donne aucune indication sur les causes de ces décès, se bornant à constater ces derniers. Une étude épidémiologique poussée réclame la collecte d'un bien plus grand nombre de faits.

En Russie on a déjà interdit les importations d'oiseaux décoratifs. Les épidémiologistes russes s'assurent contre tous les risques et ils ont raison. Ils estiment que puisque des signes inquiétants existent, il vaut mieux prendre des mesures préventives que d'attendre une flambée de la maladie. Le système public de contrôle épidémiologique et vétérinaire travaille dans cette direction. L'Institut pétersbourgeois de la grippe procède déjà à des recherches sur la différenciation des troubles respiratoires graves et les symptômes de la "grippe du poulet", il travaille sur un vaccin contre cette infection.

Saint-Pétersbourg possède une remarquable école de microbiologie médicale. En 1929, l'Institut Pasteur avait mis au point et produisait dix vaccins - anti-tiphoïde, anti-choléra, anti-variolique, antidiphtérique, anticolibacillaire, anti-scarlatine, anti-gonocoque, anti-staphylocoque, un vaccin contre les infections puerpérales, et un vaccin anti-grippe. Il y a par conséquent tout lieu de supposer que les chercheurs russes créeront un vaccin qui vaincra le nouveau virus. RIA Novosti.

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