Revue de la presse russe du 29 décembre

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Izvestia

Les Russes apprennent à ne rien craindre et n'espèrent en rien, écrit le journal en relevant que ces jours-ci seul les cossards et les heureux ne dressent pas de bilan de fin d'année. L'opinion des autres, elle est passée au crible par les sociologues. En cette année 2003 on a vu commencer à s'achever ou s'achever la transformation de l'Homo sovieticus subordonné à l'Etat et adepte de la doctrine du "tout est à nous, tout est à moi", en "individu privé" pour qui les valeurs personnelles, surtout familiales, se situent au premier plan. Tel est le point de vue de nombreux chercheurs et de certains politologues, relève le quotidien de la place Pouchkinskaïa.

Les jeunes et ceux qui se déclarent satisfaits de leur condition matérielle estiment que l'année qui s'en va a été un "bon cru". Au contraire, comme il fallait s'y attendre, les représentants de la génération aînée mécontents de leur condition se montrent pessimistes en ce qui concerne leur existence et celle du pays, soulignent les sociologues.

Pour les Izvestia l'année prochaine, les mêmes tendances seront conservées: les gens envisageront leur vie avec plus d'optimisme que celle du pays.

Partant, les Russes accueillent l'année 2004 avec un optimisme réservé. Il est stimulé par une certaine amélioration du bien-être et un début de consolidation du pouvoir, par un affermissement du prestige de la Russie sur la scène internationale. Beaucoup de gens ne s'attendent pas à une percée économique ni à la fin de la guerre en Tchétchénie et de la pauvreté, néanmoins ils espèrent quand même un début du règlement de ces problèmes, concluent les Izvestia.

Védomosti

La relève arrive, écrit le journal en commentant la décision des vétérans des campagnes présidentielles, Guennadi Ziouganov et Vladimir Jirinovski, les leaders communiste et libéral-démocrate, de ne pas prendre part à la prochaine élection du chef de l'Etat.

Les politologues estiment que le renoncement de ces dirigeants à la course présidentielle sera préjudiciable aux deux partis. Vladimir Jirinovski aurait dû exploiter son succès aux législatives du 7 décembre, mais cela aurait évidemment été vu d'un mauvais oeil au Kremlin. Quant aux communistes, il aurait été préférable pour eux de représenter Guennadi Ziouganov ou de faire appel à un tout jeune dirigeant, mais une telle décision n'a pas pu être prise en raison de la zizanie qui règne au sein du parti, écrit Védomosti.

Igor Bounine, directeur du Centre des technologies politiques, pense que les défections de Guennadi Ziouganov et de Vladimir Jirinovski ainsi que celle du leader de Yabloko, Grigori Yavlinski, s'expliquent par la décision du Kremlin de ne pas tenir d'"élections concurrentielles". "Ce qui se prépare, c'est un véritable plébiscite en faveur de Vladimir Poutine", écrit le journal citant un politologue.

VREMIA NOVOSTEI

Aujourd'hui la Douma de la quatrième législature se réunira en sa première séance plénière. Ce sera moins une réunion de travail qu'une cérémonie solennelle, estime le quotidien "Vrémia Novostéi". Les députés nouvellement élus s'apprêtent à recevoir à titre d'hôte de marque le président Vladimir Poutine. Les chroniqueurs politiques ont déjà brossé sans trop de peine le porterait de la nouvelle chambre basse du parlement : de la routine prévisible et ennuyeuse. Tout comme aux congrès de "Russie Unie". Cependant, avant les premières séances le parti au pouvoir a déjà fait démonstration de sa nouvelle image. Il n'a plus la lourdeur d'ours (l'ours est son symbole) comme avant. Et il n'y aura plus d'hibernation. Un maître véritable, en fait un lion est entré dans la jungle législative. Maître autoritaire, dur et ayant un bon appétit. Dès la première réunion, tout le monde doit s'en rendre compte et l'accepter, souligne le journal.

MOSKOVSKI KOMSOMOLETS

Les soins des fêtes de fin d'année entrent dans leur étape finale, la plus folle. Il faut acheter les meilleurs cadeaux, donner le plus grand éclat au logement, dresser la table à la plus grande surprise de la famille et des invités. Les correspondants de "Moskovski Komsomolets" ont décidé d'établir combien le réveillon pourrait coûter aux habitants de Moscou et de sa région.

D'abord il faut décider quels plats composeront le repas. Commençons par les zakouskis. Le réveillon est-il imaginable sans du veau en gelée et des harengs aux légumes ? La salade "Olivier", plat russe qui a par ironie du sort un nom français, est incontournable. Pas plus que les saucissons coupés en tranches minces déposées en éventail. Rien de meilleur pour chasser le goût de la vodka. Comme plat de résistance, de la viande aux pommes de terre. Ou de la volaille. Soyez-en sûrs, le menu a fait ses preuves au fil des ans. Coté dessert, des fruits à la plus grande satisfaction des invités.

Ainsi, poursuit le journal, la liste est dressée, allons maintenant faire les courses. D'abord au marché. Comme c'est toujours le cas à la veille d'une fête, les prix sont exorbitants. Le plafond est dépassé de 20% à 30%. Les marchands les plus entreprenants n'hésitant à les monter de 50%. Les fruits sont les plus inabordables. Comme leur fameux congénère défendu. Dans les magasins, les prix, quoique moins galopants, ne sont pas modiques non plus.

Ayant fait le tour des marchés et magasins, les correspondants du journal en sont arrivés à la conclusion que le panier de la fête ne vaut pas moins d'un traitement d'un fonctionnaire d'Etat.

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