Alexandre Zdanovitch était un agent secret professionnel. Avant de prendre sa retraite, il était chef de la Direction des programmes d'assistance au Service fédéral de sécurité (FSB ) de la Fédération de Russie. Depuis juin 2002, il est vice-président de la compagnie VGTRK (grand holding public de télévision et de radiodiffusion de Russie) chargé des questions de sécurité.
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Les "Lectures historiques à la Loubianka" ont pris fin à Moscou. Elles sont organisées tous les ans par la Société d'étude de l'histoire des services secrets russes, organisation publique fondée en vue de regrouper, en premier lieu, les analystes du FSB, du Service de renseignements extérieurs, du GRU (renseignements militaires) et d'autres services secrets, dont nous étudions l'activité aux diverses étapes de l'histoire. Mais nous sommes ouverts à tous ceux qui manifestent un intérêt pour les services secrets de Russie: les savants, les chercheurs et tout simplement les passionnés, quelles que soient leurs convictions politiques.
Ces dernières années, de nombreux "experts" ont essayé, sans disposer de documents sérieux, de présenter leurs versions du travail des organes de la sécurité d'Etat en se fondant même sur les rumeurs et les élucubrations. Ce fut une des raisons de la création de la Société d'étude de l'histoire des services secrets russes. Non seulement les citoyens russes, mais aussi les étrangers peuvent adhérer à notre Société, en tant que membres honorifiques. Parmi ces derniers, on peut citer Markus Wolf, ancien chef des services secrets de la République Démocratique Allemande. Les personnes juridiques ont également le droit d'adhérer à notre Société. Ainsi, le Club des vétérans du Comité pour la sécurité d'Etat et l'organisation "Fils de la Russie", dirigée par le général Evgueni Podkolzine, ancien commandant des troupes aéroportées, et l'éminent entrepreneur russe Viktor Stolpovskikh, sont membres collectifs de notre Société.
L'édition de livres est une des priorités de notre activité. En principe, les livres sur les services secrets ne manquent pas. Il y a des séries spéciales: "Dossier", "Affaires spéciales", "Secret militaire", etc. Ils ont des titres grandiloquents et font l'objet de forts tirages, mais leur contenu ne correspond souvent pas à la réalité. C'est pourquoi nous avons élaboré notre propre programme d'édition évoquant les étapes importantes de la création des services secrets russes. Nous avons publié une série de livres à l'occasion du centenaire du contre-espionnage russe, notamment les conférences lues à l'état-major général par le général Nikolai Batiouchine qui n'était pas seulement un des pères-fondateurs du contre-espionnage en Russie, mais qui a dirigé aussi le service de contre-espionnage de la Région militaire de Varsovie au moment où la Pologne faisait partie de l'Empire russie. La monographie "Services secrets russes de 1903 à 1918" sortira bientôt. Un livre présentant un point de vue objectif sur l'activité du SMERCH ("tuer les espions"- ndlr) paraîtra à l'occasion du 60e anniversaire de la création du contre-espionnage militaire soviétique. A mon avis, il est injuste de porter des jugements uniquement négatifs sur l'activité du SMERCH ou d'affirmer que cette organisation était inefficace et qu'elle n'était dirigée que "contre les siens". Certes, le livre contiendra les épisodes sur l'inefficacité, voire la contre-productivité de l'activité du SMERCH. Des répressions injustifiées ont eu lieu. Mais, dans l'ensemble, le SMERCH l'a emporté sur des structures comme l'Abwehr, le SD et la Gestapo.
Une autre orientation de l'activité de notre Société est scientifique: nous organisons des conférences, des symposiums. Les Lectures historiques à la Loubianka se poursuivront. De nouveaux sujets sont prévus: les "Organes de sécurité d'Etat dans la structure du pouvoir d'Etat", les "Purges" au sein du NKVD et du GRU", les "Organes de la sécurité d'Etat dans la guerre de l'information". La Société d'étude de l'histoire des services secrets russes ont institué une médaille, un prix et un diplôme portant le nom d'Arthur Artouzov, l'un des fondateurs du service de renseignements et de contre-espionnage soviétique. La Médaille N 1 a été attribuée au patriarche des services secrets russes Boris Goudz qui a travaillé avec Arthur Artouzov et qui a déjà dépassé l'âge de cent ans.
Notre activité est conforme aux lois "Des organes du Service fédéral de sécurité en Fédération de Russie" et "De l'activité opérationnelle et des recherches". Les services secrets de l'URSS n'ont été contrôlés par personne, sauf le parti. A présent, il y a diverses types de contrôle: financiers et contrôle exercé par les procureurs.
Le fait que les filiales de la Société d'étude de l'histoire des services secrets russes ont fait leur apparition dans diverses villes de la Russie (Pskov, Omsk, Vladivostok) témoigne du prestige croissant de cette organisation.
RIA-Novosti