De quoi Poutine a-t-il parlé ? Il a rendu compte au pays des résultats de ses quatre ans de présidence : croissance de la production industrielle, hausse des revenus de la population, réduction sensible de la dette extérieure, mise en route des réformes administrative et fiscale.
Il a tenté de dissiper les craintes de la population : plus de risque d'insolvabilité de l'Etat si nous continuons la même politique économique.
Il a annoncé sa volonté de briguer un deuxième mandat présidentiel. "Oui, je ferai une déclaration officielle à ce sujet", a-t-il dit avant d'ajouter qu'il n'admettrait aucune violation de la Constitution au nom d'un troisième mandat, quelles que soient les bonnes intentions avouées.
En ce qui concerne la loi sur la citoyenneté (Vladimir Poutine est revenu à ce thème à deux reprises), elle est trop rigide car la Russie a besoin de main-d'oeuvre. Autrement dit, de migrants. Il est donc nécessaire d'y apporter des amendements, voire d'adopter une loi spéciale sur la migration de la main-d'oeuvre. Comme le souligne le quotidien c'est un signal clair et net au gouvernement, à l'administration et à toute la Communauté des Etats Indépendants (CEI):" nous n'oublions nos compatriotes, ils sont attendus". L'affluence de ressortissants chinois, qui suscite l'inquiétude de la population d'Extrême-Orient, est estimée salutaire mais doit être contrôlée.
Vladimir Poutine a fait aussi une déclaration quasiment sensationnelle, souligne le journal. Il a dit qu'une situation sans précédent s'était créée en Russie, qui permettait de créer un véritable système politique à partis multiples. Mais les propos qui ont suivi ont donné à comprendre que ce système serait en réalité bipartite: les centristes de droite et les sociaux-démocrates. Leurs sympathisants et alliés occuperaient tout seulement "les deux flancs". Vladimir Poutine, en ce qui le concerne, n'a l'intention de se porter candidat d'aucun parti et, comme le prescrit la loi, il devra collecter deux millions de signatures pour faire valider sa candidature, informent les "Izvestia".
NEZAVISSIMAIA GAZETA
Le premier ministre Mikhaïl Kassianov a une nouvelle fois confirmé, lors d'une réunion ordinaire du gouvernement, le rythme élevé de développement de l'économie russe. Au cours des onze premiers mois de l'année, le produit intérieur brut s'est accru de 6,8% et sa croissance annuelle devrait tourner autour de 7%. L'inflation, objet d'observations méticuleuses, a été de 0,5% au cours de la première quinzaine de décembre, chiffre qui s'inscrit bien dans les estimations, souligne la "Nezavissimaïa Gazeta".
Le journal attire l'attention sur le fait que le gouvernement a supprimé environ cinq cents fonctions dans différents ministères et administrations et en a classé cinquante cinq autres dans la catégorie des doublets, au vu des résultats de l'analyse de la réforme administrative.
Il est vrai que les fonctionnaires d'Etat ne seront pas tout de suite moins nombreux. L'appareil bureaucratique ne pourra être comprimé que lorsque toutes les fonctions publiques soit 5600 auront fait l'objet d'une étude, autrement dit en 2004, au terme de la première étape de la réforme.
KOMMERSANT
La Douma (chambre basse du parlement russe) de la quatrième législature sera composée de quatre fractions: celles du parti "Russie unie", du Parti communiste (KPRF), du Parti libéral-démocrate (LDPR) et du bloc "Rodina" ("Patrie"). La Douma aura six vice-présidents et 20 comités, écrit le quotidien. C'est ce qu'a fait savoir au quotidien "Kommersant", en requérant l'anonymat, une source de la direction du parti "Russie unie" qui a remporté une victoire convaincante aux récentes élections législatives.
La fraction "Russie unie" jouissant d'une majorité constitutionnelle de 300 voix sera composée de députés centristes et outre le centre occupera la place des partis démocratiques "Union des forces de droite" (SPS) et "Iabloko" qui ne font pas partie du nouveau parlement.
Comme l'a souligné la source indiquée, "les noms des vice-présidents ne seront connus que le 29 décembre, lorsque la Douma de la quatrième législature se réunira en première séance plénière".
TROUD
Les politologues considèrent les résultats des législatives russes comme un pronostic de la prochaine élection présidentielle du 14 mars, lit-on dans le quotidien "Troud". Accordant la préférence aux forces qui soutiennent la politique du chef de l'Etat, les électeurs ont pratiquement prédéterminé le résultat de l'élection présidentielle. D'après les données du Centre russe d'étude de l'opinion publique (VTSIOM), si les élections avaient eu lieu le week end dernier, 70,1 % des personnes interrogées auraient voté pour Vladimir Poutine. La deuxième place serait occupée par Vladimir Jirinovski, président du LDPR avec 5,4 % et la troisième, par Guennadi Ziouganov, président du KPRF (5,2 %).
Certains représentants de l'opposition de droite et de gauche ont décidé, probablement en désespoir de cause, de tenter de faire échouer l'élection présidentielle, en appelant leurs partisans à boycotter le vote. L'opposition parviendra-t-elle à saboter l'élection présidentielle à supposer qu'elle en ait réellement le désir? Le quotidien "Troud" cite Alexandre Vechniakov, président de la Commission électorale centrale, qui a déclaré: "Malgré toutes les tempêtes politiques, le taux de participation à l'élection présidentielle n'a jamais été inférieur à celui des législatives".
GAZETA
A partir du 1er janvier 2004, les touristes russes ne pourront plus se rendre à Chypre sans visas, informe le quotidien "Gazeta". Pour le moment, le visa chypriote sera gratuit, mais les formalités à accomplir pour l'obtenir prendront au moins trois jours. Les choses sont compliquées, entre autres, parce que les visas chypriotes ne seront délivrés qu'à l'ambassade de la République de Chypre à Moscou.
Chypre explique l'introduction du régime de visas avec la Russie par ses projets d'adhérer à l'Union européenne. Chypre est le dernier pays candidat à l'UE à autoriser les ressortissants russes à franchir sa frontière nationale sans visas.
Selon les experts du secteur touristique russe, l'introduction d'un régime de visas devrait entraîner une brusque réduction du flux de touristes russes à Chypre, écrit le journal. Selon un des responsables de l'agence du tourisme "Nathalie Tours", l'intérêt pour Chypre pourrait baisser de 30 %.
Certains pronostics sont encore plus pessimistes. Natalia Kardach, manager général du "Bulletin de Chypre", édition chypriote diffusée sur Internet, estime que "le nombre de touristes russes désireux de se rendre à Chypre pourrait être proche de zéro".
La situation de Chypre sur le marché touristique russe risque de devenir précaire car des destinations comme la Turquie, l'Egypte et la Tunisie ne nécessitent pas de remplir des formalités de visas, résume le quotidien "Gazeta".