Hier matin encore, le numéro deux de l'administration présidentielle, Dmitri Kozak, auteur du plan de règlement de paix, prudent, faisait observer : toutes les questions du mémorandum de réunification entre la Moldavie et la Transnistrie semblent réglées, "reste à mettre les virgules". Durant un mois, Kozak faisait la navette entre Moscou, Chisinau, Tiraspol, Kiev et de nouveau Moscou, concertant le texte du document. Les représentants de Chisinau et de Tiraspol en ont accepté toutes les dispositions, fixant la date de signature.
Cette "annulation de la réconciliation", est-ce le résultat des actions de l'opposition ? Non, répondent les Izvestia. Le plan Kozak a été mis en échec par les efforts internationaux, et il y a tout lieu d'affirmer que suite à l'opposition de l'OSCE, des Etats-Unis et, éventuellement, de certains voisins de la Moldavie membres de la CEI.
Certains experts estiment que les autorités moldaves veulent faire d'une pierre deux coups, obtenir de Moscou une assistance économique, l'annulation des dettes gazières, développer des projets avec RAO EES, Gazprom et Lukoil mais mettre le cap sur l'Union européenne. Cette dernière circonstance présuppose, pour elles, la libération de la présence russe.
KOMMERSANT
Une rencontre urgente des ministres des Affaires étrangères des pays de la CEI s'est tenue à Kiev pour débattre de la situation en Géorgie. Selon des informations officielles, cette rencontre a été convoquée à l'initiative de Leonid Koutchma, président ukrainien et président en exercice de la Communauté. Mais le journal affirme que c'est la Russie qui a insisté sur cette rencontre. Objectif : montrer que, sur la question géorgienne, la CEI a une prise de position unique et que les nouvelles autorités géorgiennes ne bénéficieront de la reconnaissance de CEI que dans la mesure où elles ne seront pas trop pro-occidentales.
Commentant la rencontre de Kiev, les analystes attirent l'attention sur le fait qu'à l'opposé des Etats-Unis qui ont reconnu les premiers et sans réserves Nino Bourdjanadze en tant que présidente intérimaire de la Géorgie, la Russie et la Communauté, qui se trouve sous son influence, ne sont pas pressées de reconnaître les nouvelles autorités de Tbilissi. Ils y voient un message net : l'attitude de Moscou et de la CEI dans son ensemble envers la Géorgie après le départ d'Edouard Chevardnadze dépendront de la capacité des nouveaux dirigeants du pays d'appliquer une politique qui arrangerait Moscou.
NEZAVISSIMAIA GAZETA
Par ordonnance du président adjarien Aslan Abachidze, la liaison ferroviaire Batoumi - Tbilissi a été coupée. "L'Adjarie rompt toutes les relations avec ceux qui ont usurpé le pouvoir en renversant un président légitime", a déclare le chef de la république autonome d'Adjarie en faisant ainsi, souligne le quotidien, un premier pas vers sa sécession de la Géorgie.
Dans leurs multiples commentaires sur les aspects politiques de cet événement, poursuit le journal, les observateurs "oublient" de rappeler que la fermeture des frontières adjariennes crée une multitude de problèmes économiques. Car les principales voies reliant la Géorgie au reste du monde passent justement par le territoire de cette république autonome. Le port de Batoumi reçoit le gros du fret de transit.
Commentant la situation, Vadim Teperman, chercheur à l'Institut d'études politiques et économiques internationales, a qualifié d' "indésirable et dangereuse" l'éventuelle sécession de l'Adjarie.
GAZETA
John Maccein et Joseph Lieberman, sénateurs américains influents, ont exigé l'expulsion de la Russie du G8 pour l'arrestation de Mikhaïl Khodorkovski et les atteintes à la liberté de la presse, écrit le journal. "Les attaques du président Poutine contre la démocratie détruisent l'esprit même des Huit Grands et mettent en cause les engagements contractés par la Russie lorsqu'elle a été invitée à se joindre au G7", lit-on dans le projet de résolution des sénateurs.
"La Russie ne doit en aucune manière y réagir car cela ne reflète pas la position des Etats-Unis ni de l'opinion occidentale", a indiqué dans un entretien avec Gazeta le vice-président du Comité des affaires internationales de la Douma d'Etat (chambre basse du parlement russe), Konstantin Kossatchev. A son avis, la Russie a été admise au G8 non par charité mais grâce à son apport objectif au règlement de problèmes communs tels que la lutte contre le terrorisme, le blanchiment de l'argent sale, le contrôle des processus de migration et du trafic de stupéfiants.
Sergueï Karaganov, vice-directeur de l'Institut de l'Europe, s'en tient lui à un avis quelque peu différent. "C'est un signe très désagréable. Lieberman et Maccein sont des sénateurs très influents, les deux faisant partie des premières troïkas de leurs groupes au Sénat. Il faut percevoir ce signal comme un ravivement des craintes pour ainsi dire traditionnelles, héritées de la "guerre froide" en Amérique", a déclaré Sergueï Karaganov dans une interview au quotidien.
TROUD
La Cour des comptes de la Fédération de Russie a tenté d'établir la manière dont est dépensé l'argent accordé à la reconstruction de la Tchétchénie, écrit le journal. L'an dernier, 16 ouvrages sur les 23 prévus par un programme fédéral y sont entrés en service et, de janvier à septembre, seulement 10 sur 44. Sergueï Riaboukhine, auditeur à la Cour des comptes, qui a rendu publics ces chiffres, a indiqué que la qualité des travaux reste très basse et leur coût surestimé.
Il se peut que les résultats de cette vérification servent de fondement pour des poursuites judiciaires, et pas seulement en Tchétchénie. En tout cas ils peuvent être considérés comme un signal d'avertissement. Les auditeurs reconnaissent que les infractions financières ne manquent pas en Tchétchénie. Par exemple, une exagération de 76% des dépenses pour l'appareil présidentiel ou encore celle du coût des marchandises livrées en Tchétchénie. Quoi qu'il en soit, on ne saurait qualifier cette république de "trou noir", a appris le journal à la Cour des comptes, la situation y est quand même contrôlée.