Malgré 120 établissements scolaires fermés sur l’ensemble du territoire et 45.000 élèves privés de cours, les enfants et adolescents semblent moins exposés au risque de contamination au coronavirus, rapportent certains experts.
Une étude des autorités chinoises, publiée le 24 février dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), estimait que 416 cas de coronavirus avaient affecté des enfants de moins de 10 ans, sur 45.000 cas confirmés, soit 0,9%. Aucun décès n’était à déplorer. Les adolescents de 10 à 19 ans représentaient pour leur part 549 cas sur 45.000, soit environ 1%.
En France, aucun décès d’enfants ou d’adolescent n’est à déplorer, même si des cas de contamination ont eu lieu en Haute-Savoie, dans le Bas-Rhin ou en Seine-Saint-Denis. Cette résistance des enfants au virus pourrait être liée à différents facteurs, comme l’explique Robert Cohen, pédiatre et infectiologue à l'hôpital de Créteil:
«Plusieurs hypothèses sont étudiées. La première est que les infections à coronavirus sont légion chez les enfants (plusieurs virus, dont les corona, donnent la rhino-pharyngite), et ils s'y seraient habitués. La deuxième est que les petits n'auraient pas les mêmes récepteurs sur les muqueuses respiratoires que leurs aînés. La troisième est que, devant une infection, la réponse immunitaire est différente selon l'âge», précise-t-il au journal Le Parisien.
L’école, un lieu à risque?
Même si les enfants semblent moins sujets à une infection grave au coronavirus, ils n’en restent pas moins de possibles transmetteurs.
«Du fait de leur vécu à l'école, ils se transmettent beaucoup plus facilement les germes que les adultes: avec leurs jeux, ils sont beaucoup plus en promiscuité», déclare à LCI Éric Jeziorski, coordinateur du département des urgences pédiatriques du CHU de Montpellier.
Les établissements scolaires, où se côtoient adultes et enfants, sont donc des lieux sensibles pour la transmission du virus. Leur fermeture répond à des logiques de prévention, plus qu’à la crainte d’une véritable menace, comme le précise encore Robert Cohen:
«La fermeture d'école ne vise donc pas à enrayer une surmortalité qui n'existe pas mais à prévenir une contamination à grande échelle», explique-t-il au Parisien.
Pour répondre à l’inquiétude des parents, l’UNICEF a mis en ligne une page d’information. Parmi les mesures d’hygiène fondamentales, il est recommandé de se laver fréquemment les mains, de se couvrir la bouche avec la manche ou un mouchoir en cas de toux et d’éviter tout contact avec des personnes présentant les symptômes d’un rhume ou d’une grippe.