Le ministre biélorusse de l’Intérieur s’excuse pour les personnes blessées par hasard pendant les manifestations

© REUTERS / VASILY FEDOSENKOManifestations à Minsk, Biélorussie
Manifestations à Minsk, Biélorussie - Sputnik Afrique
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Youri Karaïev, le ministre biélorusse de l’Intérieur, s’est excusé pour les personnes blessées par hasard au cours du mouvement de protestation, mais a appelé les manifestants à ne pas «aggraver la situation, descendre dans la rue et provoquer des troubles».

Le ministre biélorusse de l’Intérieur, Youri Karaïev, s’est excusé pour les personnes blessées par hasard pendant les manifestations dans le pays.

«J’assume la responsabilité et je formule mes excuses pour les personnes blessées par hasard lors des manifestations», a-t-il indiqué à la chaîne de télévision ONT.

En outre, il a dit estimer que la situation actuelle dans le pays n’était pas une révolution.

Pour ce qui est des incidents concernant les journalistes, il a souligné qu’il s’était toujours prononcé contre toute violence à l’encontre des représentants des médias, mais a appelé ces derniers à «ne pas se jeter dans la gueule du loup».

«Je suis toujours contre quelque violence que ce soit vis-à-vis des journalistes. Je souhaite que tout soit couvert de manière civilisée. Mais cela ne signifie pas qu’il faut se placer entre deux parties et s’exposer. Ne vous jetez pas dans la gueule du loup!»

Affirmant que la révolution et le chaos engendrent la détérioration du niveau de vie de la population et entravent le fonctionnement des forces de l’ordre, Youri Karaïev a fait remarquer que de nombreux pays enviaient la Biélorussie pour le calme et la sécurité qui y régnaient.

«Pourquoi le désintégrer aujourd’hui? Pour des objectifs éphémères et incompréhensibles? Les troubles détruiront tout ce qui faisait notre fierté», a-t-il noté.

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Il a comparé la situation en Biélorussie au conflit au Haut-Karabakh, région azerbaïdjanaise majoritairement peuplée d'Arméniens qui a unilatéralement proclamé son indépendance en 1991 avec le soutien de l’Arménie, où il avait fait son service.

«Là-bas aussi, tout a commencé par des manifestations pacifiques qui ont été mises à profit par ceux qui le voulaient», a-t-il indiqué.

Youri Karaïev estime qu’il est possible d’arrêter la violence en Biélorussie en trouvant une position sage.

«Il ne faut pas aggraver la situation, descendre dans la rue et provoquer des troubles», a-t-il affirmé.

Les manifestations

Entretemps, le Président Alexandre Loukachenko a chargé les structures appropriées d’analyser tous les cas d’interpellations, a indiqué Natalia Kotchanova, présidente de la chambre haute du parlement biélorusse, ajoutant que plus d’un millier de personnes avaient d’ores et déjà été relâchées.

«Nous ne voulons pas de bagarre. Nous ne voulons pas la guerre. Le Président a entendu l’opinion des collectifs de travailleurs et a chargé [les structures appropriées, ndlr] d’analyser tous les cas d’interpellations opérées ces derniers jours. Une activités intense est déployée actuellement dans ce sens», a-t-elle souligné.

Des manifestations ont éclaté à travers tout le pays après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 9 août qui a donné gagnant le Président sortant Alexandre Loukachenko avec plus de 80% des voix, selon le bilan officiel.

Les forces de l’ordre ont recours aux canons à eau, gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes et balles en caoutchouc. Environ 6.000 personnes ont été arrêtées, alors qu’un protestataire a été tué dans l’explosion d’un engin artisanal.

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