Avenir souverain

Bilan économique 2025: l’Afrique entre résilience chiffrée et impasses structurelles

Entre résilience économique et fragilités persistantes, 2025 a révélé sans détour les forces et les limites de l’économie africaine. Dans cet épisode, un économiste malien dresse un bilan lucide et chiffré, entre performances notables, héritage de l’économie de traite et urgences de transformation à l’ère de la quatrième révolution industrielle.
Sputnik
Dans cet épisode d’Avenir Souverain sur les ondes de Sputnik Afrique, nous revenons avec l’économiste et financier Modibo Mao Makalou sur le bilan économique africain de l’année 2025. Une année marquée par des tensions mondiales, une inflation importée persistante et un resserrement des conditions financières internationales, mais aussi, selon lui, par une résilience que beaucoup n’avaient pas anticipée.
Selon Modibo Mao Makalou, contrairement aux discours pessimistes, l’Afrique a enregistré en 2025 une croissance réelle avoisinant les 4 %, supérieure à celle de 2024, confirmant les projections du FMI et de la Banque mondiale. Cette performance ne doit cependant pas masquer des défis lourds et structurels, notamment le surendettement de près de la moitié des pays africains, les arbitrages budgétaires douloureux dans des régions comme le Sahel, où la sécurité absorbe l’essentiel des dépenses publiques, ou encore la persistance d’un modèle économique fondé sur l’exportation brute des matières premières.
Au fil de l’échange, l’économiste insiste sur l’urgence pour l’Afrique de mobiliser ses ressources internes - humaines, financières, industrielles et immatérielles - afin de sortir définitivement de l’économie de traite et de s’inscrire pleinement dans la quatrième révolution industrielle, en valorisant ses minerais critiques, son marché de 1,5 milliard de consommateurs et son potentiel de savoir et d’innovation.
“2025 a été une année de défis, de contraintes conjoncturelles et structurelles pour notre continent, mais aussi une année de croissance résiliente. Contrairement à ce que l’on dit souvent, l’Afrique a fait mieux qu’en 2024, avec près de 4 % de croissance réelle. Le problème n’est pas la croissance en soi, c’est ce que nous en faisons. Tant que nous continuerons à exporter des matières premières et à importer des produits manufacturés, nous resterons dans une économie de traite. Si nous mobilisons réellement nos ressources internes, en améliorant la gouvernance, en formant notre capital humain, en investissant dans les infrastructures et la connaissance, l’Afrique peut se suffire à elle-même. La sécurité sans développement n’a pas de sens, et le développement sans transformation structurelle est une illusion”, a-t-il souligné.
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