L’Afrique ne manque ni de talents, ni de ressources, ni de courage. Mais elle manque d’espace pour respirer. Dans ce nouvel épisode d’Avenir Souverain, nous partons d’abord au Sénégal, où un jeune entrepreneur, Pape Amadou Kane Diop, incarne cette jeunesse qui invente sans attendre la permission. Lauréat du Challenge+ Dakar 2025, il révolutionne la gestion agroalimentaire grâce à l’intelligence artificielle, avec sa startup Mafalia.
“Le secteur agroalimentaire, vital pour nos économies, reste freiné par des chaînes d’approvisionnement inefficaces, une exclusion financière massive, et une gestion archaïque des stocks. Mafalia est née pour briser ces chaînes”, explique-t-il avec calme et conviction.
Entre digitalisation des commerces locaux, réduction des émissions carbone et lutte contre le gaspillage, Mafalia apporte des solutions concrètes et adaptées.
“Nos commerçants, même peu alphabétisés, peuvent aujourd’hui vendre en ligne, sécuriser leurs paiements, automatiser leur logistique… Nous construisons un écosystème inclusif qui parle leur langue”, insiste Pape Amadou Diop.
Mais pendant que les jeunes bâtissent, d'autres dénoncent ce qui les étouffe. Du côté d’Alger, le Dr Farid Benyahiya, économiste et spécialiste des relations internationales, alerte sur le rôle néfaste du FMI et de la Banque mondiale. Derrière le langage feutré de la “coopération” et des “réformes”, il voit un instrument néocolonial au service du capitalisme mondial.
“Ces institutions pénètrent jusqu’aux rouages souverains des États. Elles imposent une politique ultralibérale, surveillent les dépenses militaires, dictent le rythme des privatisations. Et elles transforment nos nations en esclaves de la dette [...] Le FMI ne prête pas : il ligote. Il gère les nations comme des entreprises déficitaires. Il nie notre droit à l’expérimentation économique”, dénonce-t-il sans détours.
La souveraineté ne se négocie pas sur des tableurs Excel. Et pour Farid Benyahiya, l’avenir de l’Afrique se joue dans la coopération Sud-Sud, pas dans les conditionnalités de Washington. Il appelle à libérer l’initiative, à combattre la corruption, et surtout à redonner le pouvoir aux peuples.
“Des Africains brillent en Amérique, en Europe, en Asie. Pourquoi pas chez eux? Parce que le système est verrouillé. Il faut changer l’environnement, ouvrir les portes, libérer les talents [...] Si nous ne brisons pas ce modèle imposé, nous resterons prisonniers de nos dettes et de nos dépendances. Il faut une vision économique africaine, par et pour les Africains”, a-t-il conclu.
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