Marché en main

En Afrique, "il faut des dirigeants décomplexés qui puissent entraîner cette révolution agricole"

L’Afrique veut sortir de sa dépendance aux achats de céréales en assurant sa propre sécurité alimentaire. Comment transposer une production comme celle de la Russie en Afrique? Moubarack Lô, président de l’Institut Emergence et ex-économiste en chef de plusieurs premiers ministres sénégalais, décrit comment lancer une révolution agricole.
Sputnik
Sur les ondes de Sputnik Afrique, Moubarack Lô, président de l’Institut Emergence, directeur général de Emergence Consulting Group, ancien économiste en chef des cabinets de plusieurs premiers ministres sénégalais et actuellement maire de la commune de Niomré, revient sur la nécessité d’aller au-delà du simple commerce de denrées avec la Russie pour assurer la sécurité alimentaire du continent africain.

"Au regard de l'environnement international, tout partenaire qui peut nous aider est le bienvenu. Bien évidemment, dans le domaine des céréales, la Russie a démontré une capacité technologique et une capacité de production exceptionnelle. C'est un pays qui fournit beaucoup de céréales dans le monde. Il est temps qu'en plus d'être un fournisseur en situation de besoin, que la Russie développe aussi un partenariat technique avec les pays africains, qui permette à l'Afrique progressivement de maîtriser la technique de production du blé par exemple, qui fait partie des habitudes alimentaires ici et qui est très consommé. […] Ces partenariats peuvent venir avec des experts et même des fermiers modèles qui pourraient faire des fermes de démonstration, mais également des semences certifiées qui permettraient de développer cette culture dans les différentes zones du pays", explique d’abord l’économiste.

Sur les perspectives de croissance en Afrique, le président de l’Institut Emergence estime que "pour essayer de retrouver les années perdues, donc de les corriger et pouvoir repartir dix ans avec le même rythme de croissance qu'on avait avant le coronavirus, l'Afrique a besoin d'un taux de croissance minimum de 7% par an pour pouvoir accélérer son développement et atteindre le but fixé".
Retrouvez en seconde partie le professeur d’économie Peter Njiforti de l’université Ahmadu Bello au Nigeria. Nous nous sommes entretenus sur le rôle de la Russie dans la sécurité alimentaire de l’Afrique sur les aspects plus technologiques.
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