Pour l'universitaire, l'Europe n'est plus un acteur politique, mais un "pion" dans un jeu qui ne correspond absolument pas à ses intérêts. Selon elle, les élites européennes ressemblent en cela aux "marionnettes qui dirigent à Kiev".
"Des nouvelles élections dans le contexte politique et militaire actuel en Ukraine ne donneront strictement aucune légitimité au nouveau Président élu, dans la mesure où il n'y a pas de véritable liberté politique", note-t-elle.
La spécialiste en droit déplore également l'absence, côté atlantiste, de volonté, "ni même aucune intention d'envisager une sortie diplomatique ou politique du conflit [ukrainien]".
Elle indique que la "position atlantiste est absolument incompatible avec la position russe". Pour elle, cela conduit à une "impasse objective, ce qui explique la nécessité en quelque sorte de faire monter les enchères".
"La Russie essaie quand même de faire encore comprendre au clan atlantiste qu'elle dispose d'une arme contre laquelle ils ne peuvent pas se défendre", poursuit Mme Bechet-Golovko en revenant sur le lancement de la production en série des missiles Orechnik.
Cependant, l'Occident "ne croit pas en la volonté politique de la Russie de répondre", pointe-t-elle.
"L'Occident actuel, malheureusement, n'est plus cet Occident qui avait une très forte culture diplomatique et politique, donc qui pouvait comprendre ces signaux envoyés par la Russie, qui arrivait à l'époque à ne pas confondre la volonté politique d'expliquer les choses avec la faiblesse", tranche-t-elle.
Et d'ajouter qu'aujourd'hui l'Occident ne comprend que la langue de la force.