Cette revendication intervient alors que le Sénégal s’apprête à commémorer le 80e anniversaire du massacre au cours duquel les autorités coloniales ont tué des soldats sénégalais s'étant battus pour la France.
"Jusqu'à il y a trois ans, avant que je ne perde la vue, j'allais chaque année me recueillir au cimetière de Thiaroye. J'ai appris que des tirailleurs y sont enterrés dans une fosse commune, près d'un baobab, mais je n'en sais rien", poursuit M.Senghor.
Paris n'a officiellement reconnu que 35 morts, tandis que selon certaines estimations, ce nombre de victimes peut atteindre plusieurs centaines. L'endroit où reposent leurs corps n'a pas été révélé.
"Je veux que mon père soit dédommagé. Je veux un appui des autorités sénégalaises", insiste Biram Senghor.
Le massacre au camp militaire de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres de Dakar, remonte à 1944. Des troupes coloniales ont tiré sur l'ordre d'officiers de l'armée française sur des tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement des indemnités pour leur participation à la Seconde Guerre mondiale. Cette répression est commémorée chaque 1er décembre au Sénégal.
Cinq députés français ont demandé le 26 novembre la mise en place d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur cet épisode sanglant de l’histoire coloniale.