Ainsi au début des années 2000, un mouvement politique a essayé de faire partir le Président de l'époque, Leonid Koutchma, mais il s'est vite estompé lorsque les canaux de financement ont été coupés, révèle l'homme politique.
L'Ukraine à cette époque-là connaissait une croissance économique et Kiev prévoyait de restaurer l'espace économique commun avec la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, poursuit-il.
"Naturellement, les Américains le regardaient d'un très mauvais œil. Alors, la préparation de la révolution orange a commencé", indique l'ancien chef du gouvernement ukrainien.
Selon lui, les principales forces à l'origine du mouvement de contestation en novembre 2004 étaient des nationalistes, même si la plupart des manifestants ne l'étaient pas.
Ces forces s'occupaient à préparer les futurs protestataires, à imprimer des tracts et à préparer les tentes et les cuisines de campagne, explique-t-il. Cependant, l'essentiel était de diaboliser le pouvoir de l'époque en lui imputant la corruption, la criminalité, le faible niveau de vie.
Viktor Ianoukovytch a d'abord remporté le second tour de la présidentielle avec un écart de 3%. La plupart des observateurs étrangers ont attribué cette différence à des fraudes. Un troisième tour a été organisé et c'est le candidat pro-occidental, Viktor Iouchtchenko, qui a été élu.
"Sans le coup d'État de 2004, celui de 2014 n'aurait pas été possible. Ils ont tout répété et sont arrivés à la conclusion que la principale erreur en 2004 était de ne pas avoir noyé dans le sang tous les mouvements pro-russes, tous les mouvements politiques normaux", conclut M.Azarov.