"C'est tout à fait normal": un analyste français sur la modification de la doctrine nucléaire russe

Interrogé par Sputnik Afrique, le directeur du centre d'analyses géostratégiques Stratpol commente ainsi le fait que Moscou peut désormais utiliser son arsenal nucléaire contre un pays qui n'en a pas, mais agit contre la Russie de concert avec une puissance nucléaire.
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"Ça rejoint à peu près la doctrine de la France. La France peut utiliser l'arme nucléaire contre un pays non nucléaire si son intérêt vital est en danger", rappelle Xavier Moreau.
Selon lui, Moscou pourrait dans un premier temps se contenter d'une frappe tactique contre un point stratégique ou d'un "ultime avertissement" avec un missile qui explose au-dessu de l'océan, par exemple.
M.Moreau souligne que le Président russe a en face de lui une "génération qui n'a même pas vécu des essais nucléaires" et que globalement les élites politiques européennes "sont totalement pas formées à ces questions stratégiques".
"Donc ramener le sujet sur la dissuasion nucléaire, ça les contraint à y penser et à redevenir raisonnables. Je pense que le problème pour Poutine aussi, c'est l'immaturité de certains dirigeants occidentaux", analyse le responsable.
Quant à l'autorisation donnée à Kiev par Washington de bombarder le territoire russe dans la profondeur, il rappelle que les Ukrainiens se le permettent depuis un moment et estime que "la seule chose qui changera, c'est que là, ce sera des missiles". En fait, "l'Ukraine, grâce au guidage satellite américain, peut frapper déjà dans la profondeur jusqu'à 1000-1300 kilomètres du territoire russe", souligne-t-il.
"C'est surtout du discours. Et c'est peut-être aussi pour Kiev un moyen d'entraîner l'Otan davantage dans la guerre contre la Russie. La Russie a gagné cette guerre et, quoi qu'il arrive, ce sera une humiliation pour l'Otan, comme elle en n'avait pas connu depuis sa création", a tranché Xavier Moreau.
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