Pour l’expert, c’est une décision qui pourrait servir de modèle pour d'autres sous-régions africaines, en proposant une intégration plus flexible et adaptée aux réalités locales, par opposition aux formats occidentaux. L'expert a également critiqué les approches traditionnelles, comme celles de la CEDEAO et de la Communauté de développement de l’Afrique australe, qui manqueraient de pertinence face aux diversités du continent. L’expert insiste sur la nécessité de valider cette initiative, émanant des chefs d'État, par l'organe législatif pour garantir sa légitimité et sa durabilité au-delà de la période de transition vers un régime civil. L'expert salue la mise en place de la base législative de l'adhésion à des organisations régionales afin d'assurer leur pérennité, surtout dans une région instable. Il souligne également la nécessité d'évaluer l’expérience de l'Alliance des États du Sahel afin d'identifier ses réussites et ses échecs, tout en mettant en avant l'importance d'un soutien populaire et d'une participation active des citoyens.
“À mon sens, il s'agit d'une décision tout à fait correcte, qui était nécessaire depuis un certain temps. Et le plus important, c'est qu'elle contribuera à une certaine forme de discussion”
M. Lochkarev fait ressortir une nécessité pressante d’adopter des systèmes d'intégration régionale qui se différencient des modèles occidentaux, souvent jugés inefficaces ou inadaptés aux contextes locaux.
“C'est extrêmement important, car cela servira d'exemple pour le reste des sous-régions d'Afrique - l'Afrique centrale, l'Afrique de l'Est, en partie l'Afrique australe, où le format occidental de l'intégration régionale est encore reproduit - cette combinaison de flexibilité et d'expérience locale est ce qui manque aujourd'hui à la CEDEAO, à la Communauté de l'Afrique de l'Est, à la Communauté de développement de l’Afrique australe”.
Pour sa part, Hyacinthe Ouedraogo, enseignant-chercheur à l'université Nazi BONI/Bobo au Burkina Faso, estime que “L'AES a des atouts qui peuvent intéresser d'autres parties du monde, d'autres partenaires et vice versa. C'est dans ces partenariats gagnant-gagnant qu'on peut donc construire un espace à mon sens politiquement viable”.
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