Le professeur Zekiba Tarnagda a pris part aux troisièmes exercices internationaux sur les laboratoires mobiles d'intervention rapide qui ont eu lieu dans la ville russe de Nijni Novgorod.
"Nous voulons cette nouvelle collaboration avec la Russie. Nous voulons la renforcer parce que nous pensons que c'est une collaboration gagnant-gagnant sur la base de la dignité humaine", souligne le chercheur.
Cette attitude tranche avec celle des anciens colonisateurs, explique-t-il.
"Ils nous ont colonisés politiquement, économiquement, culturellement. Au niveau social, tout. Nous devons abandonner ce que nos grands-parents nous ont légué pour implanter leur comportement", pointe M. Tarnagda.
Ensuite, les échanges ne sont pas d'égal à égal: "Ils sont arrogants, donc ils ont toujours en tête que c'est de maître à esclave", tranche-t-il.
Pour concrétiser la collaboration avec Moscou, le Burkina va faire des démarches pour commencer à envoyer en Russie des étudiants pour apprendre la médecine. M. Tarnagda préconise même la création d'instituts ou des universités conjoints pour former les "spécialistes de demain".
Parmi le matériel qui intéresse le pays africain, les laboratoires mobiles qui se déclinent en labo dans un véhicule et labo sous tente.
"L'avantage ici, c'est que nous allons rechercher le pathogène où il a commencé. On n'a pas besoin de faire un prélèvement, de traverser tout le Burkina Faso pour aller dans un laboratoire à Ouagadougou", indique le responsable.
Selon lui, ces dispositifs permettent d'éviter le risque de contamination de l'environnement si les pathogènes s'échappent au cours du transport. Grâce à ces laboratoires, le diagnostic peut être vite posé sur place pour que le foyer soit rapidement pris en charge.