Les volontés d'expansion de l'Otan sur d'autres théâtres que ceux de l'Alliance atlantique, annoncées lors du sommet de l'Alliance à Washington, répondent à des luttes d'influences, a déclaré ce jeudi 11 juillet à Sputnik Afrique Modeste Dossou, analyste béninois.
"Il s'agit d'une manière pour l'Otan de contrer les avancées de la Russie et de la Chine. L'Occident veut garder pour elle seule l'influence sur le monde. Et l'Afrique et le Moyen-Orient constituent une zone d'influence qui, une fois contrôlée, permettrait à n'importe qui d'être assez puissant", explique-t-il ainsi.
En plus, l'ingérence de l'Otan a souvent des conséquences néfastes pour les pays où elle intervient, selon lui. L'analyste a rappelé qu'en 2011, l'Otan a mené une opération en Afrique et surtout en Libye, transformant la Libye a été transformée "en une zone de non-droit".
"À aucun endroit du monde on a vu que l'Otan a intervenu et il y a eu la paix […]. Du coup je ne vois pas quel genre de paix ils veulent apporter à l'Afrique s'ils ne font qu'apporter des désordres", a ajouté l'analyste.
Le péril Trump?
L'Otan fait par ailleurs preuve de nervosité face à la perspective de voir Donald Trump élu Président aux États-Unis car il réformerait cette alliance, souligne l'expert. Celui-ci pourrait aussi arrêter l'aide à l'Ukraine, alors que l'Otan fait tout pour provoquer une guerre avec la Russie.
"Ils ont de bonnes raisons d'être nerveux parce que Donald Trump à la tête des États-Unis veut dire une dislocation virtuelle de l'Otan actuelle. Donald Trump à la tête des États-Unis va refaçonner l'Otan. Je pense que l'Otan est devenue encore plus agressive", explique-t-il.
Perspectives d'adhésion de l'Ukraine à l'Otan
Modeste Dossou voit par ailleurs mal tous les pays membres de l'Alliance accepter une adhésion de l'Ukraine.
"Certains pays, comme la Hongrie, la Turquie et bien d'autres savent que l'entrée de l'Ukraine serait synonyme de guerre avec la Russie. L'idée de faire entrer l'Ukraine est une idée que les pays membres devraient déjà commencer à oublier", précise-t-il.