"La Russie a l'air d'être patiente, elle donne toujours des portes de sortie. Mais plus le temps passe, et plus les conditions sont dures."
Si précédemment il s'agissait d'accorder un statut d'autonomie aux deux républiques du Donbass, maintenant, Kiev doit reconnaître quatre régions entières comme appartenant à la Russie, rappelle-t-il.
"Donc je ne pense pas que Kiev voudra négocier. Je pense que les sponsors du régime de Kiev, c'est-à-dire les Occidentaux, notamment les Américains et les Britanniques, veulent continuer la guerre. Et ils continueront à aider l'armée ukrainienne jusqu'à la capitulation de l'Ukraine, pourvu que cela mobilise la Russie le plus longtemps possible et que cela tue des Russes. Et plus le temps passe, plus les pertes s'alourdissent."
"Pour en sortir, il faut que l'Ukraine soit indépendante, et dans les faits, elle ne l'est pas", a ajouté le militaire de nationalité française, né à Lougansk et qui a grandi dans l'Hexagone. Il est aujourd’hui commandant de l’unité Normandie-Niémen dans le Donbass.
Le Français a également évalué l'impact de l'absence de négociations sur le rapport des forces en présence.
"Au début de l'opération militaire spéciale, nous étions deux fois moins nombreux que les Ukrainiens. L'Ukraine, pour pouvoir garder son terrain, doit maintenir au moins le même nombre de combattants sur l'ensemble de la ligne de front. C'est-à-dire qu'il lui faut la moitié d'un million d'hommes en permanence. Est-ce que l'Ukraine pourra, sur le long terme, garder le même nombre d'hommes?"
"Et combien de temps va-t-elle pouvoir conserver ces effectifs jusque-là?", s'interroge-t-il.Une rupture de front, en l'absence d'effectifs pour garder les lignes de front, serait "un scénario catastrophique pour l'Ukraine" et "pourrait mener à la capitulation".