Le Conseil européen a annoncé avoir suspendu certains éléments sur la délivrance de visas, pour sanctionner l'Éthiopie qui ne coopère pas assez pour la réadmission de ses ressortissants en séjour irrégulier en Europe.
Les États membres de l'UE ne peuvent plus:
délivrer de visas à entrées multiples aux Éthiopiens;
déroger aux exigences sur les pièces justificatives à fournir lors de la demande;
exempter de paiement des droits les titulaires d'un passeport diplomatique ou de service.
Le délai standard de traitement des dossiers passe en outre de 15 à 45 jours.
"La décision de suspension est temporaire mais n'est pas assortie d'une date de fin précise. La Commission continuera d'évaluer les progrès réalisés en ce qui concerne la coopération en matière de réadmission", indique le Conseil dans un communiqué.
L'UE n'hésite pas à jouer de la carotte et du bâton pour inciter les pays d'Afrique à reprendre leurs ressortissants séjournant illégalement en Europe. En 2021, Bruxelles avait déjà augmenté les frais de visas pour forcer la Gambie à coopérer.
La France joue aussi la carte de visas avec ses anciennes colonies. Une crise diplomatique avait ainsi éclaté en 2021 entre Paris et les pays du Maghreb, les visas étant réduit de moitié pour les ressortissants algériens et marocains et de 30% pour les Tunisiens. Il s'agissait là encore de faire pression pour lutter contre l'immigration illégale. La crise s'était résorbée fin 2022.