Cette entreprise permet à certaines femmes burundaises d’être autonomes financièrement

La jacinthe d’eau est considérée comme une plante qui menace l’environnement mais, elle est la meilleure plante de transformation des objets d’art, selon Mlle Katia Gretta Iradukunda, fondatrice de l’entreprise Hyacinthe Art House, lors d’une interview qu’elle a accordée à l’ABP, vendredi le 23 février 2024.
Sputnik
Au cours d’un entretien, qu’elle a accordé à l’ABP, lors d’une exposition organisée par le PNUD, Mlle Iradukunda, âgée de 28 ans, a fait savoir qu’elle a créé cette entreprise en mars 2022, après avoir découvert sur internet, comment on peut transformer les objets d’art à partir de cette plante. Elle a souligné que son principe est de tirer profit de cette plante, en protégeant également les lacs et les rivières du Burundi.
Cette plante occasionne la disparition des êtres vivants du lac, notamment le poisson du fait qu’elle bloque la pénétration de l’oxygène dans l’eau du lac ou de la rivière, a-t-elle indiqué. C’ est pourquoi , dit-elle, elle s’est engagée dans la protection des plans d'eau à travers la collecte et la transformation des plantes invasives nocives à la biodiversité dont la jacinthe d'eau, en d'utiles et précieux produits d'art, en vue de préserver l'environnement pour un futur meilleur.
Mlle Iradukunda a aussi souligné que cette entreprise permet à certaines femmes burundaises d’être autonomes financièrement car, après avoir collecté les feuilles de cette plante, elles sont ensuite séchées pendant deux à trois semaines, selon qu’on est en saison sèche ou pluvieuse, ensuite ces feuilles sont transportées dans une coopérative de la province de Bubanza, dénommée Synergie des Coopératives Artisanales de Bubanza (SCABU), avec laquelle elle a établi un partenariat. Cette coopérative regroupe plus de 145 femmes qui se spécialisent dans le tressage, en associant ces feuilles de jacinthe sèches, à d’autres plantes comme le sisal et le raphia, et produisent de bons objets divers, notamment des corbeilles, des abats jours, des sacs d’épicerie, des nappes de tables, des vases etc. Certains touristes ou burundais vivant à l’étranger, peuvent aussi choisir leur design sur les plateformes de l’entreprise et on leur confectionne des objets, selon leurs préférences, a ajouté Mlle Iradukunda.
Cette entreprise génère de bons résultats car, ces femmes parviennent à subvenir aux besoins familiaux, scolariser leurs enfants, bien s’habiller. Il y en a même qui ont déjà construit leurs propres maisons en tôles.
Tous les objets qu’elles fabriquent sont exposés dans une boutique, au cercle hippique de Bujumbura. C’est là que les clients les retrouvent, précise-t-elle. Dans l’avenir, cette entreprise compte évoluer vers la fabrication des tapis, des chaises, des tables, les emballages biodégradables, etc.
Des défis ne manquent pas, selon elle, et demande un soutien financier pour se procurer certains matériels de protection, entre autres des bottines et les gants. Par ailleurs, durant la saison pluvieuse, cette entrepreneuse écologique indique qu’il est difficile de trouver un espace de séchage adéquat. Elle demande au gouvernement du Burundi, qui ne cesse d’encourager les jeunes à s’intégrer dans des coopératives ou activités génératrices de revenus, de leur accorder un grand espace et des techniques modernes de séchage, ce qui pourra faciliter leur tâche.
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