Donbass. Opération russe

Le budget du CICR en Centrafrique a chuté à cause du conflit ukrainien

Le budget de la Croix-Rouge en Centrafrique a perdu près de 30% des recettes à la suite du Covid et du conflit en Ukraine. L’organisation a été obligée de revoir ses programmes pour s’adapter à cette nouvelle réalité financière, a déclaré à Sputnik Philippe Beauverd, chef de la délégation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR).
Sputnik

"Il y a des difficultés financières qui sont dues à deux facteurs. Les deux principaux sont le Covid, il y a quand même beaucoup les donateurs qui ont dû mettre de l'argent pour redresser leur économie […]. Et puis quand même le conflit en Ukraine, il y a beaucoup de donateurs qui donnent pour ce conflit-là au détriment des autres", a expliqué le responsable.

La crise à Gaza mobilise également les donateurs aux dépens d’autres dossiers, a-t-il ajouté.

Changements dans les activités

Face à la contraction de son budget, le CICR a arrêté les programmes que d’autres organisations réalisaient déjà. Pourtant, l’essentiel de ses activités n’a pas été impacté:

"On a gardé toute la réponse à l'urgence. Si par malheur il y a des urgences qui apparaissent, des déplacés, on va sans problème pouvoir intervenir", rassure M.Beauverd.

Sur le terrain, le CICR privilégie la distribution du cash au lieu de donner de la nourriture ou des kits de ménage. Mais cette option a des limites.

"Le problème du cash, c'est que certaines zones compliquées n'ont pas de réseau téléphonique pour faire des transferts d'argent. En plus, si l’on amène des billets de banque en cash, c'est un risque d'abord pour nous et pour les victimes. C'est donc compliqué même si ça nous épargne des frais logistiques. Tous les prix augmentent, les frais de transport", détaille le responsable.

En outre, l’institution humanitaire a été obligée de se séparer de certains de ses employés, tant centrafricains qu’expatriés.

Trouver des sources de financement

En plus du travail conduit au niveau du siège de l’organisation à Genève, M.Beauverd frappe à la porte des ambassades et avoue qu’il est "écouté".

"Mon travail, il est aussi d'essayer de faire en sorte que personne n'oublie la Centrafrique. Malheureusement l'argent est le nerf de la guerre et sans argent on ne peut pas travailler nous ou les autres acteurs humanitaires", rappelle le patron de la mission à Bangui.

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