"C'est une prise d'otage": Kémi Séba sur l'arrestation d'un collaborateur au Bénin - vidéo

Suite à l'arrestation début décembre de l'un de ses collaborateurs, le président de l’ONG Urgences panafricanistes a déclaré à Sputnik qu'il s'agissait d’une "déclaration de guerre du système néocolonial français". Il s’est en outre attaqué au Président du pays, l’accusant d’attaquer le mouvement panafricain.
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"C'est une prise d'otage" mise sur pied par le Président du Bénin qui "est une sorte de négrier contemporain qui asphyxie sa population, qui est un tueur social, qui paupérise le peuple alors qu'il n'a jamais été aussi riche", a déclaré à Sputnik Kémi Séba, président de l’ONG Urgences panafricanistes après l’arrestation au Bénin le 8 décembre d’un coordonnateur du mouvement panafricain.
"Patrice Talon [Président du Bénin], en arrêtant le coordinateur national de notre ONG 'Urgences panafricanistes', déclare la guerre au mouvement panafricain de manière générale et conforte son statut aujourd'hui de serviteur numéro un du système néocolonial sur le continent africain", a-t-il indiqué.

Le système néocolonial français et les oligarques corrompus

Selon ce panafricaniste, cette arrestation est "une déclaration de guerre du système néocolonial français".
"Je distingue d'ailleurs le système néocolonial de la France de manière générale, il y a une oligarchie qui dirige la France aujourd'hui, une oligarchie apatride qui travaille en concubinage incestueux avec une oligarchie corrompue africaine", a martelé Kémi Séba.
Et d’ajouter: "Alassane Dramane Ouattara, le Président de Côte d'Ivoire, ou des gens comme Macky Sall, Président du Sénégal, ont été pendant longtemps des figures de proue de la soumission aux intérêts de l'oligarchie française, de l'oligarchie occidentale. Mais Patrice Talon est aujourd'hui en train de faire une percée dans le cadre de la soumission, dans le cadre de la prostitution politique".
Pour Kémi Séba, la stratégie du Président béninois est claire, en arrêtant le coordinateur national de l'ONG panafricaine au Bénin Shadrack Houngnibo, il essaie "de terroriser tous les partisans d'Afrique en disant, comme quoi ‘si vous suivez Kémi Séba, au Bénin, vous serez arrêtés’".
"Je dis et je répète à Patrice Talon que cette déclaration de guerre qu'il a fait, si le frère Shadrack n'est pas libéré, l'année 2024 va être une année très longue", a-t-il dit.

Regarder ce qui se passe chez les voisins

Le panafricain a expliqué à Sputnik qu'il faudrait que le Président béninois attire son attention sur ce qui s'est passé dans les autres pays, pour comprendre ce qui arrive aux dirigeants africains qui sont soumis à la France.
"Il faut demander à Roch Marc Kaboré [Président burkinabé de décembre 2015 à janvier 2022-ndlr] qui m'a fait arrêter, qui a fait cette erreur. Il faut demander à Ibrahim Boubacar Keïta, l'ancien Président du Mali, qui a fait cette erreur [...]. Il faut demander à Mohamed Bazoum, qui a tout fait pour nous persécuter lorsque nous étions au Niger et lorsque nous militions contre la Françafrique au Niger: quel a été le sort de ceux qui se sont soumis à la France?", a-t-il précisé.
Kemi Séba avait été interpellé puis relâché le 15 septembre à l’aéroport béninois de Cotonou. Il avait alors laissé entendre que cela avait été fait "sur demande des autorités françaises".
Pour rappel, le Président malien Ibrahim Aboubakar Keïta avait été arrêté par des militaires en révolte le 18 août 2020. Après sa libération fin août de la même année, il avait été hospitalisé pour un accident vasculaire cérébral. Après un cours séjour médical aux Émirats arabes unis, il s’était retiré de la vie politique jusqu’à sa mort en janvier 2022.
Le dirigeant du Burkina Faso Roch Marc Kaboré avait été arrêté par une garnison de militaires en janvier 2022 lors d’un coup d'État. Il a ensuite renoncé au pouvoir malgré sa libération quelques mois plus tard. Le Président nigérien Mohamed Bazoum a été renversé par des militaires lors d’un coup de force à Niamey en juillet 2023.
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