Bien plus que du strass et des paillettes. Les rencontres internationales de mode, comme le BRICS+ Fashion Summit de Moscou, donnent de la visibilité à la mode africaine, a déclaré à Spuntik Anis Montacer, designer et fondateur de la marque écoresponsable DESIGN LAB. Une aubaine, car le continent peut ainsi exporter son image à l’étranger voire attirer des investissements industriels.
"La mode est très importante pour l'Afrique: c’est l'image de notre industrie, de notre savoir-faire. Ça promeut nos artistes. La mode est un excellent vecteur de communication entre les continents et entre les pays", explique le créateur.
L’Afrique a en effet une carte à jouer du côté de l’industrie textile, les coûts de production étant très intéressants, souligne le styliste. Reste désormais à mettre en place des stratégies de marketing pour que les créateurs africains puissent pénétrer de nouveaux marchés, en créant par exemple de nouvelles plateformes de vente en ligne. Des initiatives qui peuvent naître lors d’événements comme le BRICS+ Fashion Summit.
Mélange d’influences
Les échanges avec des créateurs issus des BRICS permettent aussi à la mode africaine de s’affranchir des standards occidentaux, ou de mélanger diverses influences, souligne pour sa part Paul Antaki, président du Conseil égyptien de la mode et du design.
"Nous sommes toujours sous l'influence des tendances occidentales. Ça ne disparaîtra pas d’un jour à l’autre. Mais nous pouvons nous inspirer de notre propre culture et la mélanger à ces tendances […] C’est notre objectif dans les pays africains, en Égypte où je suis ou dans les pays des BRICS", explique-t-il.
Les BRICS représentent "la diversité en soi", souligne le responsable, qui affirme encore que le mélange des cultures "devient de plus en plus tendance".
Le BRICS+ Fashion Summit a réuni plus de 60 délégations, depuis les pays d’Afrique en passant par ceux d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est. Des tables rondes, et bien sûr des défilés, étaient au programme.