Blé russe pour l’Afrique: "On a en face un partenaire fiable qui respecte ses engagements"

Les pays africains n’ont pas pu bénéficier en pleine mesure de l’accord céréalier, mais l’envoi de blé gratuit par la Russie change la donne, a affirmé auprès de Sputnik Afrique un membre du conseil d’administration de l’Association des engrais de l’Afrique de l’Ouest (WAFA Fertilizer) en charge de la Communication.
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"Un accord céréalier […] était là, mais une infime partie seulement a pu atterrir chez les Africains, ce qui n'est pas normal, ce qui n'est pas dans le sens même et dans l'idée même de cet [accord] céréalier. Donc nous nous rendons compte qu'il a fallu une décision courageuse [du Président Vladimir Poutine] d'annuler cet accord-là et de prendre le taureau par les cornes. Et voilà, aujourd'hui, quelques mois après, à peine quatre-cinq mois je crois, nous avons les premiers bateaux qui arrivent", a expliqué Malick Niang.
Alors que la plupart des collaborations promises aux pays africains ne se concrétisent pas, les prochains bénéficiaires voient que la Russie tient sa parole. Ils ne doutent pas qu’ils vont recevoir à leur tour les livraisons de céréales à l’instar de la Somalie, indique M.Niang.
Et d’ajouter: "On a en face un partenaire fiable qui […] respecte ses engagements".
Selon lui, livrer du blé au Burkina Faso serait une priorité, mais ce n’est pas le seul pays qui en a besoin.

Relation Afrique-Russie: "aller de l’avant"

Les liens entre la Russie et l’Afrique ne devraient pas se résumer à la notion de don et d’aide mais s’appuyer sur des échanges gagnant-gagnant dans de nombreux domaines, estime le fonctionnaire.
"La relation entre la Russie et […] le continent africain […] doit aller beaucoup plus loin dans la recherche, dans la science, dans l'éducation. Nous avons beaucoup à partager parce que la Russie […] est le plus grand pays au monde, qui a une excellente connaissance de la gestion de l'étendue du territoire, qui a des connaissances poussées dans pas mal de domaines scientifiques", prône M.Niang.
Pour intensifier la collaboration entre les deux parties, le responsable propose d’installer des "couloirs logistiques directement entre la Russie et l'Afrique, directement entre la Russie et l'Afrique de l'Ouest, du centre, du Sud, de l'Est". Ces couloirs vont permettre de venir en aide à un pays, sans que d’autres États puissent bloquer ce processus.
"Nous pensons vraiment qu'il faut aller au-delà, ouvrir des couloirs logistiques, avoir des connexions directes entre la Russie et l'Afrique", conclut-il.

200.000 tonnes de blé pour l’Afrique

Après la suspension de l’accord céréalier en juillet dernier, Vladimir Poutine a promis d’envoyer gratuitement des céréales aux pays africains les plus pauvres. Six États font partie des destinataires: le Mali, la RCA, l’Érythrée, la Somalie, le Zimbabwe et le Burkina Faso.
Le 17 novembre, le premier navire chargé de céréales a quitté la Russie. Il est arrivé en Somalie le 30 novembre et la cargaison de 25.000 tonnes de blé a été remise aux autorités du pays. Le navire a ensuite mis le cap sur le Burkina Faso, où il devrait y arriver au début de ce mois.
Des navires avec du grain pour les autres États concernés partiront avant la fin de l'année, a précisé en novembre Dmitri Patrouchev, ministre russe de l'Agriculture.
Tout au long de l’application de l’ancien accord céréalier, la Russie a signalé à maintes reprises que la mission essentielle n’était pas pleinement remplie puisque les céréales ukrainiennes se dirigeaient en réalité vers les États occidentaux et non vers les pays pauvres, notamment africains.
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