Trente mètres de côtes perdues par an: ce pays africain fait face à l’érosion côtière

À l'instar des autres pays de l'Afrique de l'Ouest, le Bénin subit de plein fouet l'érosion marine. Sans mesures d’urgence, le pays risque de perdre plusieurs localités côtières dans un avenir proche.
Sputnik
Le Bénin perd chaque année environ 30 mètres de son littoral, indique l'océanographe Cossi Georges Degbe.
"C'est très grave. Et si rien n'est fait, dans quelques années, nous perdrons la route inter-États Cotonou-Porto-Novo", avertit-il auprès de l’AFP, en référence à la principale route côtière menant à la capitale.

Phénomène bien connu

Au Bénin, le problème est connu depuis plus d’une décennie. En 2007, une étude réalisée pour le compte du gouvernement, avait préconisé des mesures d’urgence pour retenir les eaux qui montent pour sauver les ports, l’aéroport et les communautés côtières de la ville.
L’érosion du littoral pourrait rayer de la carte plusieurs localités et menace les secteurs de la pêche et du tourisme, pointait toujours en 2007 une étude de l’International Institute for Environment and Economic Development (IIED), un organisme britannique à but non-lucratif.

Problème commun

L’érosion du littoral du golfe de Guinée ne concerne non seulement pas que le Bénin, mais également la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Nigeria.
En 2021, la Banque mondiale a alloué au Bénin et au Togo 36 millions de dollars pour qu’ils luttent conjointement contre la grave dégradation des côtes.
Les travaux au Bénin devaient comprendre le remplissage des bras de la lagune à l'est de l'embouchure du fleuve à Grand-Popo, la construction de brise-lames et l'ajout de 6,4 millions de mètres cubes de sable à Agoué.
Au Togo, le financement servait à la construction et à l'extension d'épis pour protéger les rivages d'Agbodrafo et d'Aného.

Une éventuelle solution

Depuis 2018, le Bénin dispose d’une loi sur le changement climatique pour prévenir, protéger et gérer les conséquences des changements climatiques. Le pays porte une grande attention à ses projets de protection des communautés côtières due à l’érosion marine, laisse entendre Esquill Outiclissou, de la direction générale de l'environnement et du climat du Bénin.
"Nous attaquons maintenant segment par segment selon le plan d'attaque que le gouvernement a élaboré […]. Les segments étant encore vulnérables sont étudiés et seront traités en temps voulu", avance-t-il également auprès de l’AFP.
Dérèglement climatique
Par ailleurs, le réchauffement climatique et l'érosion côtière qui en résulte seront abordés lors de la COP28, conférence internationale de l'Onu, qui se déroulera du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
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