Les démarches des pays européens lors des manifestations pro-européennes en Ukraine en 2013-2014 ont montré qu’il est impossible de faire confiance aux accords conclus avec ces derniers, a déclaré à Sputnik l'ancien Premier ministre ukrainien Mykola Azarov.
En effet, le Président ukrainien de l’époque, Viktor Ianoukovitch, a eu plusieurs contacts avec des représentants de divers pays occidentaux lors de l’Euromaïdan, lesquels ont ensuite refusé de respecter leurs garanties de sécurité.
"Ianoukovitch s'est entretenu directement avec le vice-président des États-Unis et avec d'autres personnalités européennes. Finalement, il n’a accepté que trois pays, l'Allemagne, la France et la Pologne, pour garantir l'accord de paix. Trois ministres sont venus nous voir. Ils ont négocié et ils lui ont donné des garanties", a fait savoir l’ex-chef du gouvernement ukrainien.
Dès le lendemain de ces garanties, Viktor Ianoukovitch a été toutefois contraint, craignant pour sa vie, de prendre l'avion de Kiev à Kharkov. Après son arrivée à Kharkov, il a commencé à appeler tous ces ministres.
"Il ne pouvait contacter personne. C'était comme si les téléphones étaient coupés. C'est le prix des garanties. Je dis cela pour l'avenir à ceux qui veulent faire confiance aux politiciens européens. Le prix des accords", a noté M. Azarov.
Selon lui, les représentants occidentaux ont fait pression sur Ianoukovitch pendant les manifestations et l’ont menacé d’un "isolement international absolu et d’un procès à La Haye". "La tâche stratégique consistait à créer une ‘anti-Russie’, et ils ont réussi", conclut-il.
Vladimir Poutine a noté que les opérations militaires en Ukraine n'avaient pas commencé avec le début d'une opération spéciale, mais en 2014, lorsque " les pays occidentaux, ayant agi en tant que garants des accords entre le Président Ianoukovitch et l'opposition, ont oublié leurs garanties quelques jours plus tard seulement. Et en plus, ils ont contribué au coup d'État". C’est ce qu’il a déclaré en octobre dans une interview à la télévision centrale de Chine.
Émeutes ayant conduit à un coup d’État
Il y a tout juste dix ans, jour pour jour, le 21 novembre 2013, la place principale de Kiev – Maïdan Nezalezhnosti [place de l’Indépendance, ndlr] – était occupée par des partisans de l'intégration européenne, immédiatement après que le gouvernement ait annoncé la suspension de la signature de l'association avec l'UE. Plus tard, le Maïdan est devenu l'épicentre de la confrontation entre les forces de sécurité et les radicaux. Les affrontements ont fait plusieurs dizaines de victimes.
En février 2014, la Verkhovna Rada [parlement ukrainien] a destitué du pouvoir le Président sortant, Viktor Ianoukovitch, qui a été contraint de quitter l’Ukraine. Plus tard, Petro Porochenko a été élu nouveau Président. Les nouvelles autorités ukrainiennes ont imputé la responsabilité de la mort de plus de 100 personnes lors des rassemblements à leur opposant politique, Vikotor Ianoukovitch, et à l'unité spéciale du ministère de l'Intérieur "Berkout", qui nie toute implication dans les meurtres.