À Gaza, Israël mène un raid dans l'hôpital al-Chifa

Au 40e jour du conflit israélo-palestinien, l'armée a dit mener "une opération ciblée et de précision contre le Hamas dans un secteur spécifique de l'hôpital al-Chifa", dans le nord de la bande de Gaza. Tsahal a précisé avoir envoyé "des équipes médicales parlant arabe et entraînées" pour ce type d'environnement "complexe".
Sputnik
L'armée israélienne est entrée le 15 novembre dans l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza où s'entassent des milliers de déplacés palestiniens pour une opération "ciblée" contre le Hamas, accusé par Israël d'y abriter un site militaire stratégique.
"Les forces de défense israéliennes mènent une opération ciblée et de précision contre le Hamas dans un secteur spécifique de l'hôpital al-Chifa", a indiqué tôt mercredi l'armée dans un communiqué.
L'armée israélienne dispose sur place "d'équipes médicales et de personnes parlant arabe qui ont été entrainées spécifiquement pour cet environnement sensible et complexe et ce dans le but qu'aucun tort ne soit causé aux civils utilisés par le Hamas comme boucliers humains", a-t-elle ajouté.
Plusieurs milliers de personnes, malades, personnels et civils déplacés par le conflit, s'entassent sur le site de l'hôpital al-Chifa, qui était encerclé par l'armée israélienne. Le directeur de l'hôpital a déclaré qu'au moins "179 corps" avaient été enterrés le 14 novembre dans une fosse commune.
Dans la nuit du 14 au 15 novembre, le ministère de la Santé dans la bande de Gaza avait indiqué avoir été notifié par l'armée israélienne de son intention de mener une opération dans cet hôpital.
L'armée israélienne estime que l'hôpital al-Chifa abrite des infrastructures stratégiques du Hamas, qui se sert selon elle de la population comme de "boucliers humains".
Renchérissant sur des affirmations de son allié israélien, la Maison Blanche a assuré mardi que le Hamas et l'autre groupe islamiste palestinien du Jihad islamique avaient "un centre de commandement et de contrôle depuis l'hôpital al-Chifa".
"L'adoption par la Maison Blanche et le Pentagone du faux récit de l'occupation selon lequel la résistance utilise le complexe médical al-Chifa à des fins militaires a donné le feu vert à l'occupation pour commettre davantage de massacres contre les civils", a affirmé le Hamas.
"Les hôpitaux et les patients doivent être protégés", a réagi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, disant ne pas vouloir commenter l'opération israélienne en cours mais assurant que Washington s'opposait à des "échanges de tirs dans un hôpital où des personnes innocentes, démunies, malades cherchant à recevoir des soins".
Pour Israël, cette opération dans un hôpital ne viole pas le droit international.
Depuis le début du conflit, les bombardements israéliens ont tué 11.320 personnes, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.650 enfants, selon le ministère de la Santé palestinien.
Côté israélien, environ 1.200 personnes ont été massacrées dans l'attaque du Hamas, en grande majorité des civils, selon les autorités israélienne. Et quelque 240 otages ont été enlevés et ramenés à Gaza, selon l'armée.
Discuter