Plus de 2,4 millions de Libériens sont appelés ce mardi 14 novembre aux urnes pour déterminer qui gouvernera le pays durant les six prochaines années. Dans ce second tour, les électeurs sont invités à choisir entre le chef de l’État sortant George Weah, 57 ans, et Joseph Boakai, 78 ans, vice-Président de 2006 à 2018.
Les deux hommes se sont déjà affrontés lors de la présidentielle de 2017. À l’époque, George Weah est sorti victorieux du second tour avec 61,5% contre 38,5% pour Joseph Boakai.
Mais que sait-on du parcours de ces deux hommes et quelles sont leurs promesses électorales ?
George Weah, membre du Congrès pour le changement démocratique
George Weah est né le 1eroctobre 1966 à Monrovia, la capitale du Liberia. Avant de se tourner vers la politique, il a eu une carrière florissante dans le football. En tant qu’attaquant, il a évolué au sein de plusieurs clubs de renom africains et internationaux, ainsi que dans la sélection nationale.
Il a remporté en 1995 le Ballon d’or de l’UEFA devenant ainsi le premier joueur non européen à se voir décerner cette récompense attribuée au meilleur footballeur de l’année. La FIFA l’a nommé le meilleur joueur de l’année 1995. Il a aussi été désigné étant le meilleur joueur d’Afrique à trois reprises.
Une fois sa carrière sportive terminée, il se lance dans la politique en 2004. Et déjà en 2005, il se présente à la course présidentielle. Il réussit à passer au second tour, mais n’arrive pas à s’imposer face à Ellen Johnson Sirleaf qui recueille 59,4% des voix et devient la première femme élue cheffe d'État en Afrique.
En 2011, il participe à nouveau à la présidentielle, cette fois en tant que candidat au poste de vice-Président dans un ticket avec Winston Tubman, mais leur équipe est battue par la Présidente sortante.
En 2014, George Weah est élu au Sénat avec 78% des voix.
En 2017, il est élu Président à l’issue du second tour qui l’oppose au vice-Président sortant Joseph Boakai.
Candidat à sa réélection en 2023, il promet de créer des emplois, d’intensifier la lutte contre la corruption, de construire des routes et d'améliorer l'accès à l'éducation, aux soins de santé et à l'électricité.
De plus, l’ancienne star de foot s’engage à créer un environnement favorable aux entreprises en réduisant la dette, en freinant la dépréciation du dollar libérien par rapport au dollar américain et à prendre des mesures fiscales et monétaires pour faire reculer l'inflation à moins de 10%.
Joseph Boakai, leader de l’opposition, membre du Parti de l'unité
Joseph Boakai est né dans une famille pauvre, mais a réussi à s’inscrire dans une des prestigieuses écoles du Liberia et à en sortir diplômé. Il a obtenu une licence en administration des affaires à l’université du Liberia et a ensuite étudié à l’université du Kansas aux États-Unis.
Entre 1983 et 1985 il devient ministre de l’Agriculture, puis en 1991, il dirige la Liberia Petroleum Refining Corporation (LPRC) sous le gouvernement intérimaire d'unité nationale. Il travaille en tant que consultant pour la Banque mondiale à Washington (USA), puis dans le secteur privé et voyage.
En 2005, Joseph Boakai est élu vice-Président sous la présidence d’Ellen Johnson Sirleaf. Il occupe ce poste pendant les deux mandats de celle-ci avant de se présenter en 2017 à la présidentielle. Il perd pourtant ce scrutin au second tour face au chef d’État actuel George Weah.
Joseph Boakai promet de développer les infrastructures, d’attirer les investissements dans le secteur agricole, de promouvoir le Liberia en tant que destination touristique et d’œuvrer à l’amélioration de l’image du pays.
Résultats au coude à coude au premier tour
À l’issu du premier tour qui a eu lieu le 10 octobre, George Weah est arrivé en tête du scrutin avec 43,83% des suffrages, en comptabilisant seulement 7.000 voix de plus que son adversaire qui a convaincu 43,44% des électeurs. L’écart étant très faible, la bataille au second promet d’être très serrée.