"Ça fait 10 ans, et toujours rien": la famille d’un Algérien disparu en France demande justice

Dix ans après sa disparition, le mystère plane toujours autour de Noureddine Adda, franco-algérien qui s’est subitement volatilisé à la gare de Chalon-sur-Saône. Sa famille dénonce des failles dans l’enquête de police, rapporte France 3.
Sputnik
Toujours à la recherche de la vérité. La famille du franco-algérien Noureddine Adda tente toujours de faire éclater la lumière au grand jour, dix ans après sa mystérieuse disparition, rapporte France 3. Le quadragénaire devait prendre le train à Chalon-sur-Saône avant de s’envoler vers l’Algérie le 10 novembre 2013, mais il n’a jamais quitté le sol français. Ses bagages ont été étrangement retrouvés dans un autre train qu’il n’avait pas prévu d’emprunter.
Depuis sa disparition, la famille de Noureddine Adda n’a cessé de demander des comptes aux autorités françaises, dénonçant des failles dans les enquêtes de police. Si la justice envisage sérieusement la piste criminelle, aucun suspect n’a jamais été placé en garde à vue. Les investigations ont mis plusieurs mois avant d’interroger de potentiels témoins, explique à France 3 Ghania, la sœur du disparu.
"Ils ont mis cinq mois à interroger le personnel SNCF! […] Pour le traçage de son téléphone, on pensait que ça avait été fait, les enquêteurs nous l'avaient dit. Et finalement, on a découvert, 3 ans après, que le bornage n'avait jamais été demandé…", déclare-t-elle ainsi.

Perte de confiance

Malgré la nomination en 2023 d’un nouveau juge au parquet de Chalon-sur-Saône, les investigations patinent. Ces derniers mois, seuls deux actes d'enquête ont été réalisés, pour des levées de doute sur des identités. Un corps qui aurait pu correspondre à celui de Noureddine a notamment été retrouvé à Strasbourg, mais il s’agissait d’une fausse piste.
La famille Adda en est désormais réduite à prendre elle-même le téléphone pour appeler les hôpitaux psychiatriques, les urgences ou les centres d'accueil pour sans-abris. Les parents de Noureddine ont fini par perdre confiance en la police et la justice, affirme sa sœur Ghania à France 3.
"Mes parents, ce sont des gens "à l'ancienne" qui faisaient totalement confiance à la police et à la justice. On a fait tout ce que la police nous a dit. Aujourd'hui, on n'a plus confiance. On dirait qu'ils ont fait exprès de ne pas nous aider", explique-t-elle ainsi.
L’avocat de la famille a finalement décidé de saisir la cour d'appel de Dijon, pour dénoncer "l'inertie" de la juge d'instruction.
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