Un test permettant de mesurer la concentration de phénols, des substances toxiques, dans l'eau au moyen d'un morceau de textile non tissé et d'un smartphone ou d'un scanner portable a été développé par l’Université de la ville russe de Saratov, située à 726 km au sud-est de Moscou, sur la rive droite de la Volga.
Le textile créé par les scientifiques contient des colorants qui réagissent avec les phénols et changent de couleur en fonction de leur concentration, selon l’université. L'intensité de la couleur peut être évaluée visuellement en comparaison avec une échelle intégrée. Pour faire cela, on peut utiliser une caméra de smartphone ou un scanner. La procédure ne prend qu’une demi-heure.
"Pour déterminer la teneur en phénols à l'aide de notre système, aucun instrument supplémentaire n'est nécessaire […], seule une évaluation visuelle suffit", a déclaré Sergueï Doronine, professeur au Département de chimie analytique et d'écologie chimique de l’université, cité par les médias.
Le dispositif a été présenté lors d’une conférence panrusse sur la spectroscopie analytique qui s’est tenue fin septembre sur le territoire russe de Krasnodar, au bord de la mer Noire.
Qu’est-ce que le phénol?
Le phénol est une substance chimique que l’on peut trouver dans certains produits de consommation, dans l’air et dans l’eau potable, à des concentrations faibles. Lorsqu’il est pur, c’est un solide incolore à blanc.
Le produit commercial est un liquide. Il sert principalement à fabriquer des résines phénoliques. Les phénols sont surtout émis par les raffineries de pétrole, ainsi que les usines sidérurgiques, d'épuration des eaux usées et des matières plastiques. La présence de cette substance dans l'environnement peut également s’expliquer par les échappements des moteurs thermiques ou la décomposition de déchets organiques.
Pour mesurer le taux de phénol dans l’air, l’eau ou le sol par les méthodes traditionnelles, il faut se tourner vers un laboratoire. Cela coûte cher et nécessite une grande quantité de réactifs. De plus, il faut du temps pour transporter les échantillons, les conserver et les examiner après. Le nouveau test peut constituer un outil important dans la surveillance écologique et dans la sécurité des ressources en eau.
Quels risques pour la santé?
Sous sa forme pure, le phénol est toxique. Des effets aigus et chroniques ont été signalés chez des poissons, des amphibiens et des reptiles, indique par exemple un rapport du gouvernement canadien. Chez les animaux, la respiration de l’air contenant des concentrations élevées de phénol a entraîné l’irritation des poumons. Des expositions répétées ont induit des tremblements musculaires et une perte de coordination. Avec des concentrations élevées de phénol dans l’air pendant plusieurs semaines, cela a causé de la paralysie et des lésions graves du cœur, du foie, des reins et des poumons, et dans certains cas, la mort.
Pour les humains, le contact à court terme avec du phénol dans l’air peut entrainer une irritation des voies respiratoires, des maux de tête et des sensations de brûlure des yeux. L’exposition à la peau peut provoquer des brûlures, des lésions hépatiques, des battements de cœur irréguliers, certaines personnes en décèdent. L’ingestion de concentrations élevées de phénol peut causer des brûlures internes et la mort, précise l’Agence du registre des substances toxiques et des maladies (ATSDR) basée à Atlanta, aux États-Unis. Le phénol a causé des anomalies congénitales mineures et un faible poids à la naissance, en général à des niveaux d’exposition également toxiques pour les mères enceintes, selon l’agence.
L’exposition au phénol est possible si l’on habite à proximité de déchetteries ou de décharges de produits dangereux contenant du phénol, ou à proximité d’installations fabriquant cette substance.
La présence de phénol dans l'environnement provient des eaux résiduaires et des flux d'air rejetés lors de la production, de la transformation ou de l'utilisation du phénol. Les échappements des moteurs thermiques, la dégradation photochimique du benzène, la décomposition de déchets organiques divers, le métabolisme humain et animal sont également responsables de la présence de phénol dans l'environnement. Il en est de même pour les usines de cokéfaction et de carbonisation à basse température, de la combustion du bois et du tabac.
Cette substance sert principalement à fabriquer des résines phénoliques et, est surtout émise par les raffineries de pétrole, les sidérurgies, les usines d'épuration des eaux usées et l'industrie des colorants et des matières plastiques. Des effets écotoxiques aigus et chroniques ont été signalés chez des poissons, des amphibiens et des reptiles. De même, le phénol affecte les systèmes respiratoires et nerveux, le foie et les reins des mammifères.