Les calculs des données statistiques européennes réalisées par Sputnik ont permis de déduire qu’au mois d’août les pays de l’Union européenne n’ont importé du Niger que 2,5% du volume importé en juillet, le mois du coup de force dans ce pays durant lequel le Présidient Mohamed Bazoum a été renversé par un groupe de militaires avec le général Abdourahamane Tiani à sa tête.
Selon les données d’août 2023, le Niger a livré aux pays de l’Union européenne pour 222.400 euros de matières premières et de marchandises contre 8,9 millions d'euros en juillet. Les importations ont ainsi été divisées par 40.
Le principal importateur depuis le Niger est la France qui a acheté en juillet pour 8,45 millions d’euros. 8,3 millions ont été payés pour des livraisons d’uranium et de ses composés et alliages. Entre août 2022 et juillet 2023, le Niger était le deuxième fournisseur d’uranium de la France juste derrière le Kazakhstan (23% des importations françaises contre 24,5%).
Le Niger, pour sa part, a importé des produits européens pour seulement 6,8 millions d’euros en août contre 28,1 millions en juillet. Ses principaux fournisseurs sont la France, la Belgique, l’Irlande, l’Allemagne et l’Italie.
Le total des échanges commerciaux entre le Niger et les pays européens a chuté de 36,9 millions d’euros en juillet à 7,1 millions en août.
Sanctions européennes
Le 23 octobre, les Vingt-Sept qui avaient déjà suspendu leur aide budgétaire au Niger ont adopté un cadre juridique leur permettant de prendre des sanctions contre les nouvelles autorités nigériennes.
Le régime juridique validé par les ministres des Affaires étrangères de l’UE offre un cadre pour "sanctionner les individus et entités responsables d’actions qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité au Niger".
De telles sanctions consistent généralement en un placement sur une liste noire entraînant un gel des avoirs dans l'UE, une privation d'accès à des financements venus d'Europe et une interdiction d'entrer sur le territoire européen.
Auparavant, l’UE s’est déclarée prête à soutenir les mesures, dont les sanctions, adoptées contre le Niger par la CEDEAO.