Les militaires au pouvoir du Niger ont annoncé vendredi les premiers mouvements des troupes françaises "d'ici la fin de semaine, avec la reprise du ravitaillement des emprises (bases, ndlr) et le départ des premiers soldats et matériels du Niger vers la France".
Les préparatifs du retrait des troupes françaises ont commencé par plusieurs convois ce week-end, entre les bases avancées du Nord-Ouest, où sont déployés 400 militaires, et la capitale, Niamey, a appris l'AFP, de sources sécuritaires nigériennes et françaises.
Au moins deux convois ont depuis permis aux bases de Ouallam et Tabarey-Barey d'être ravitaillées et à plusieurs militaires français considérés comme prioritaires d'être acheminés vers Niamey, d'où ils pourraient s'envoler mardi par avion militaire, selon des sources sécuritaires nigériennes et françaises.
Un retrait difficile
Les ravitaillements ont permis d'améliorer la situation des militaires français sur place où les réserves de rations, d'eau et de carburant -- et donc l'électricité fabriquée à partir de groupes électrogènes -- se comptaient en jours, et de préparer leur départ de cette région dite des "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, où ils étaient déployés dans la lutte antiterroriste aux côtés des Nigériens.
Les Français ont toujours peu de visibilité sur les voies utilisables pour quitter le Niger. Les frontières terrestres sont fermées avec le Bénin et le Nigeria, et les Nigériens interdisent le survol de leur territoire par des avions français, civils et militaires, sauf autorisation dérogatoire.
Les autres frontières ont été rouvertes avec cinq pays, l'Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali, et le Tchad où se trouve le commandement des Forces françaises au Sahel, basé à N'Djamena.
Si les containers français sont acheminés vers le Tchad, ils devraient ensuite transiter par le port de Douala, au Cameroun, selon une source proche du dossier.
Niamey a assuré que le retrait se ferait "en toute sécurité, sous escorte de l'armée nigérienne".