Un chien peut mordre la main qui le nourrit. Le soutien occidental aux groupes de hackers ukrainiens pourrait devenir contre-productif pour les alliés de Kiev, a expliqué au quotidien officiel russe Rossiyskaya Gazeta Oleg Khramov, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité russe.
L’Occident a en effet fait un pari risqué en se liant avec l’armée informatique d'Ukraine, organisation de cyberguerre, et en applaudissant les attaques contre les structures russes.
"Avec la participation de l'armée informatique ukrainienne, l'Occident a développé un modèle de création et de gestion de groupes de +pirates volontaires+, chargés de mener des attaques sur les ressources russes. Sous couvert de russophobie totale, ces attaques non seulement ne sont pas condamnées, mais sont même encouragées", a déploré Oleg Khramov.
Mais ce petit jeu pourrait bien coûter cher à l’Occident. Les hackers "apprivoisés", bien équipés et bien entraînés sont en effet susceptibles de se retourner contre leurs maîtres. Ils constituent une menace pour la cybersécurité non seulement en Russie, mais partout dans le monde.
"En conséquence, nous prévoyons une augmentation de la criminalité informatique dans le monde entier, y compris dans les pays occidentaux. Nous mettons en garde contre la responsabilité des soutiens occidentaux à la notoire armée informatique d'Ukraine", a déclaré Oleg Khramov.
Guerre électronique
Souvent passée sous silence, la dimension électronique du conflit ukrainien est cependant une réalité. Depuis début 2022, plus de 5.000 attaques informatiques contre des infrastructures critiques en Russie ont été enregistrées.
Les médias russes ont souvent été pris pour cible ces derniers mois, déplorait récemment Sergueï Boïko, chef du département des problèmes de cybersécurité auprès du Conseil russe de sécurité. En août 2022, les sites de Sputnik avaient en particulier repoussé une attaque lancée depuis plusieurs pays, dont l’Ukraine, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Côté russe, des hackers ont parfois tenté de répondre à ces attaques informatiques. En mars 2022, le groupe Killnet avait ainsi ciblé le site des pirates d’Anonymous, qui venaient eux-mêmes de s’en prendre à la chaîne russe RT.