Les deux affaires ne sont pas liées pour l’instant, mais ont un point commun. Leurs camarades craignent que ces hommes n'aient été tués non par les Russes qu'ils étaient venus combattre, mais par d'autres mercenaires étrangers. Dans le cas de M. Burke, la police examine les allégations sur un différend concernant l’argent et les véhicules. Dans le cas de Chadwick, des informations ont circulé selon lesquelles il aurait été tué soit lors d’une dispute, soit lors d’une cérémonie militaire "d’initiation" qui aurait mal tourné.
La police ukrainienne recherche le corps d’un Britannique à proximité de la ligne de front où les combats ont fait rage au cours des 18 derniers mois. Pourtant, Daniel Burke ne serait pas mort au combat, relate le quotidien britannique The Telegraph. Il s'est rendu en Ukraine en tant que mercenaire l'année dernière et a disparu de son appartement de Zaporojié début août. Il n'y avait aucun signe de vol, et comme on ne l'a plus revu depuis, sa famille et ses amis craignent désormais le pire.
M. Burke n’est pas le seul Britannique à faire l'objet de ces enquêtes. Le corps d’un autre volontaire a été retrouvé fin juin dans un plan d’eau près de la ville d'Artiomovsk (Bakhmout en ukrainien). Jordan Chadwick, 31 ans, avait les mains liées dans le dos. Les policiers ukrainiens sont déjà aux prises avec des centaines de cas de personnes disparues au cours du conflit, note le média.
Des "têtes brûlées"
Les enquêteurs ukrainiens n’ont pas commenté publiquement ces deux cas, pas plus que l’ambassade britannique à Kiev. Mais au sein de la fraternité des mercenaires militaires britanniques servant en Ukraine, les groupes de discussion en ligne regorgent d’allégations selon lesquelles les deux hommes ont été victimes d'un acte criminel.
Ces spéculations révèlent le côté sombre de la vie dans les rangs des mercenaires, qui comptent parmi eux des têtes brûlées. Nombre d’entre eux se plaignent du fait que les contrôles pour le service en Ukraine soient presque inexistants, y laissant entrer des malfrats, ajoute le journal.
"Il y a des gars qui ne devraient pas être ici. Certains ont un casier judiciaire, d'autres souffrent du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), et certains ont des problèmes de drogue et d'alcool ou utilisent des stéroïdes", a déclaré un mercenaire au Telegraph.