Certains membres du Conseil de sécurité de l’Onu font preuve d’une approche néocoloniale en prenant des décisions sur le sort des pays africains, les récentes consultations sur les sanctions contre le Mali en sont un exemple, a annoncé ce mardi 5 septembre le représentant permanent de la Russie auprès de l’Onu, Vassili Nebenzia.
"Je vais vous révéler un petit secret. L'un des membres permanents du Conseil a déclaré lors de consultations à huis clos: ‘Nous sommes le Conseil de sécurité et nous faisons ce que nous voulons, pas ce que fait le pays que nous examinons’. N'est-ce pas là la manifestation d'une approche néocoloniale?", a-t-il interrogé.
Les préoccupations maliennes ignorées
Le diplomate russe assure que les auteurs du projet de résolution franco-émirati qui prévoyait de prolonger d’un an les sanctions contre Bamako ont manqué d’objectivité.
"Nos appels insistants et répétés aux auteurs du projet pour qu'ils fassent preuve d'une approche constructive et qu'ils intègrent la raison, ont été tout simplement ignorés", a précisé M.Nebenzia.
Selon lui, les auteurs de cette résolution, qui a fini par être bloquée par Moscou, ont tort d’affirmer qu’ils avaient déployé des efforts colossaux pour négocier une résolution sur le Mali, puisque les préoccupations de ce pays africain ont été totalement ignorées.
Fin des sanctions contre le Mali
Les sanctions contre le Mali ont expiré le 31 août, après que le Conseil de sécurité n'a réussi à adopter aucun des deux projets de résolution visant à les prolonger.
Le projet de résolution proposé par la France et les Émirats arabes unis prévoyait de prolonger d’un an les sanctions et le travail du groupe d’experts chargés de désigner qui serait visé par les sanctions au Mali. Parmi les restrictions figurent le gel des avoirs et l’interdiction de voyager à l’étranger, mis en place en 2017.
La Russie et le Mali contestent l'objectivité des experts chargés du dossier. Le projet alternatif russe proposait donc de dissoudre le groupe en question et de prolonger les sanctions d’un an pour la dernière fois. Ce document n'a pas obtenu les neuf voix sur 15 nécessaires à son adoption.