Ce pays africain interdit l'importation des vêtements d'occasion

Dans l’optique de promouvoir la consommation locale, Yoweri Museveni a décidé d’interdire les vêtements d’occasion en Ouganda. Un couteau à double tranchant d’autant plus que si l’industrie textile en bénéficiera, les vendeurs de friperie en souffriront, selon le site Just-Style.
Sputnik
Le Président ougandais a interdit la vente de vêtements d’occasion en vue de faire de la place sur le marché des vêtements pour les articles nouvellement produits dans le pays.
"Aujourd'hui, dans le parc industriel de Mbale [ville de l’Est de l’Ouganda], j'ai mis en service 15 usines et j'ai procédé à l’inauguration de neuf autres, ce qui porte le nombre total d'usines à 24. Cela a été possible grâce à des décisions politiques correctes utilisant nos ressources. Je remercie donc le Mouvement de résistance nationale (NRM) qui a compris notre vision et notre stratégie et les a soutenues", a indiqué le 24 août Yoweri Museveni sur sa page officielle X (anciennement Twitter).
M.Museveni a déclaré lors de la cérémonie d'inauguration de nouvelles usines dans le parc industriel de Mbale qu’il y avait des producteurs de vêtements neufs ougandais qui n’arrivaient pas à s'infiltrer sur le marché, selon les médias.

Une décision qui ne fait pas l’unanimité

L’interdiction d’importer des vêtements d’occasion peut stimuler la croissance de l’industrie textile nationale, mais beaucoup de jeunes travailleurs de l'industrie ougandaise de vêtements d’occasion en souffriraient, a estimé pour sa part Francis Muhire, économiste à l'école de commerce de l'université de Makerere cité par la chaîne de télévision NTV Uganda.
"Le commerce de vêtements d'occasion peut sembler informel aux yeux de Museveni, mais il emploie un grand nombre de jeunes. L'interdire obligerait certains jeunes à rejoindre un autre nombre important de jeunes chômeurs dans le pays", a-t-il déclaré.
Des commerçants du secteur ont exprimé leur mécontentement à l'égard de l'interdiction, certains prévoyant d'adresser une pétition au Président pour s'y opposer, note le site Just-Style.
De son côté, John Walugembe, directeur exécutif de la Fédération des petites et moyennes entreprises en Ouganda, estime que l'interdiction pourrait avoir des ramifications et qu'elle devrait au moins être introduite par étapes.
"L'interdiction des vêtements d’occasion est prématurée et pourrait entraîner des problèmes. Elle devrait être mise en œuvre de manière progressive", a-t-il expliqué.
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