"Bien que l'inflation sous-jacente soit encore élevée et devrait rester autour des niveaux actuels tout au long de l'été, les données empiriques suggèrent qu'il s'agit d'un indicateur retardé – et non avancé – de l'inflation", a indiqué, récemment, Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) lors d'une rencontre à Milan.
A mesure que les perspectives économiques se détériorent, les risques pesant sur l'activité économique sont orientés à la baisse, a-t-il souligné, notant que le ralentissement du secteur manufacturier de la zone euro s'est intensifié en juillet, l'indice PMI manufacturier tombant à son plus bas niveau en plus de trois ans et les prix pratiqués par les fabricants chutant au rythme le plus rapide depuis 2009.
"Le secteur des services a continué de se développer, mais il l'a fait à son rythme le plus lent depuis le début de 2023, ce qui suggère que la résurgence des dépenses de services pourrait perdre de son élan", a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, M.Panetta a fait savoir que les conditions de la demande dans la zone euro devraient rester faibles à mesure que l'impact de la politique monétaire se renforce, que les gouvernements annulent les mesures de politique budgétaire qu'ils ont adoptées en réponse à la crise de l'énergie et que l'impulsion de consommation due à l'excès d'épargne s'estompe.
"Si les entreprises commencent à anticiper une baisse de la demande future et des besoins de main-d'œuvre, la force économique représentée par la tendance des entreprises à accumuler de la main-d'œuvre pourrait se transformer en vulnérabilité", a-t-il ajouté.
La BCE, rappelle-t-on, a décidé, le 27 juillet dernier, de relever de 25 points de base ses trois taux d'intérêt directeurs, une neuvième hausse d'affilée, dans le cadre de sa politique de resserrement monétaire pour combattre l'inflation en zone euro.